Saint-Leu-d’Esserent est une commune du département de l’Oise située dans la région Picardie en France, elle compte 4 667 habitants au dernier recensement de 2012, se trouvant sur la rive droite de l’Oise, à 3 km de Chantilly, à 6 km au sud de Creil et 12 km environ à l’ouest de Senlis. La pierre de Saint-Leu, utilisée abondamment dans les monuments de Paris, tire son nom de cette commune où elle fut exploitée depuis le Moyen-âge, de ce fait, à Saint-Leu d’Esserent, les signes de l’activité humaine remontent au Paléolithique et laissent à penser que les lieux ont été occupés depuis. En 1081, l’évêque Gui de Beauvais et Hugues de Dammartin contribuent à la fondation d’un prieuré dédié à Saint Leu par la puissante abbaye de Cluny. Si les 12ème et le 13ème siècle marquent l’apogée du développement du prieuré, les 14ème et 15ème siècles sont empreints d’une lente décadence.
Ils sont aussi le théâtre, en 1358, d’une échauffourée qui sera considérée comme le point de départ de la » Grande Jacquerie « . Les moines n’auraient pas été inquiétés par les Jacques, pendant ces révoltes. Les Anglais, en revanche, pillent par 2 fois la ville, et incendient l’église en 1436. La Renaissance apporte aussi son lot d’incidents, ainsi Henri IV aurait poursuivi une troupe catholique réfugiée dans l’abbatiale. La Révolution Française éclate en 1789, pendant laquelle, et même si le Prieuré est fermé, la ville semble être restée calme. Le 19ème siècle est marqué par le développement industriel de la ville. A partir du milieu du 19ème siècle une sucrerie s’installe à Saint-Leu. La Première et le Seconde Guerre Mondiale, comme partout en France, amènent leurs lots de désolations. Les hommes de la Luftwaffe s’installent au Château de la Guesdière. Les carrières sont utilisées pour assembler les fusées V1 avec lesquelles ils bombardent les plus grandes villes d’Angleterre. 85% des bâtiments sont détruits quand les Alliés ont fait procéder à un bombardement intensif de la ville en 1944. En 1945, la reconstruction s’engage facilitée par les indemnités de guerre et l’implantation d’une centrale électrique dans les années 50. La crise économique qui suit les chocs pétroliers sonne la fin de cette expansion. La sucrerie est la première à fermer, ensuite c’est le tour de la centrale qui a fermée en 1987. De cette histoire, on conclue que le site a été fréquenté pendant la préhistoire comme en témoignent des silex taillés de l’époque acheuléenne. Une cité gallo-romaine y fut construite dont on a pu retrouver des vestiges puis occupée aux époques mérovingienne et carolingienne. L’église renferme un sarcophage de l’époque mérovingienne contenant les bottes franques d’un paysan, découvert à Thiverny. En 1081, Hugues, comte de Dammartin et seigneur du lieu donnera l’église de Hescerent, une chapelle romane du Xe siècle, aux bénédictins de l’ordre de Cluny en remerciement de la rançon qu’ils avaient payée pour sa libération alors qu’il était prisonnier en Palestine. Les moines en firent un prieuré. En 1358, une révolte éclate avec le meurtre de neuf gentilshommes à Saint-Leu. Cette révolte menée par Guillaume Carle (connu aussi sous le nom de Jacques Bonhomme) s’étendra dans une grande partie de l’actuelle Ile-de-France, en Champagne, dans l’Amiénois et dans une partie de la Normandie et sera connue sous le nom de « Grande Jacquerie ». Pour se protéger des pillages durant la guerre de Cent Ans, les moines fortifièrent le monastère, une partie de ces fortifications est encore visible aujourd’hui. De 1419, passant par 1430, arrivant à 1436, les Anglais pillèrent et incendièrent Saint-Leu et son église. Au XIVe siècle, Saint-Leu était la plus importante bourgade de la châtellenie de Creil. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les carrières de pierre souterraines environnantes furent occupées par les Allemands pour l’assemblage et le stockage de missiles V1. En conséquence, lors de l’opération Crossbow, l’aviation alliée bombarda massivement le bourg et ses environs.
- Les vestiges de l’abbaye de Saint-Leu: parmi ces vestiges, on trouve trouve ceux de l’église prieurale du XIIe et XIIIe siècles, remarquable par son triforium, un des premiers éclairés, classée monument historique en 1840, comme les autres vestiges de l’abbaye classés en 1862 dont une ancienne cave à vin (cave Banvin) et le prieuré. Le pigeonnier ou Tour du Diable a également été inscrit monument historique le 16 février 1965.
- Le château de la Guesdière : l’hôtel de ville est installé dans ce château qui date du XVIIesiècle où s’abrite une peinture murale de l’époque et possède des jardins à la française. Le jardin d’agrément du château de Villers-sous-Saint-Leu est inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables.