Le patrimoine de Sélestat (commune du département du Bas-Rhin, dans la région Alsace–Champagne-Ardenne–Lorraine en France), est le troisième de point de vue richesse, possédant 35 monuments répertoriés à l’inventaire des monuments historiques et 119 lieux et monuments répertoriés à l’inventaire général du patrimoine culturel. Elle possède par ailleurs 34 objets répertoriés à l’inventaire des monuments historiques et 295 objets répertoriés à l’inventaire général du patrimoine culturel. La bibliothèque personnelle de Beatus Rhenanus, conservée à la Bibliothèque humaniste, a été inscrite au registre Mémoire du monde de l’Unesco en 2011.
En 2011, la ville a lancé une procédure en vue d’obtenir le label « Ville d’art et d’histoire », attribué par le ministère de la culture. En 2013, la municipalité a par ailleurs mis en place un parcours touristique fléché à travers la vieille ville, « Dans les pas du lion et du géant Sletto ».
- La Bibliothèque humaniste : elle accueille des chercheurs et des visiteurs. Une exposition permanente regroupe une partie des riches collections de documents. Parmi les pièces exposées se trouvent un lectionnaire du VIIe siècle, les premiers livres imprimés en Alsace, œuvre de Jean Mentel, un exemplaire de la Cosmographiae Introductio, sur laquelle figure la première mention écrite du mot « America », ainsi qu’un document de 1521 qui contient la première mention du sapin de Noël.
- La Maison du Pain: elle abrite une exposition permanente qui présente l’histoire du blé et du pain dans le monde ainsi que les outils, les techniques et les machines utilisés par les boulangers, tout en vous proposant des démonstrations de fabrication de plusieurs sortes de pains ainsi que de spécialités régionales comme le kugelhopf.
- Le Fonds régional d’art contemporain : il possède des œuvres anciennes datant des années 1950. C’est une collection de plus de mille œuvres comportant des œuvres d’Aurélie Nemours, Olivier Debré, Mario Merz ou encore Panamarenko et elle s’enrichit d’année en année.
Patrimoine religieux
- L’église Saint-Foy: d’architecture romane, l’édifice a été construit pendant la seconde moitié du XIIe siècle, sans qu’une date précise puisse être avancée. Elle a une façade occidentale harmonique, son transept à croisillons rectangulaires et sa tour octogonale placée sur la croisée du transept sont représentatifs de l’architecture romane alsacienne, mais la forme du chevet, avec un chœur, une abside et deux chapelles latérales à absidioles, ne se retrouve que de l’autre côté des Vosges. Des travaux de remaniement ont permis de découvrir le caveau de la chapelle primitive ainsi qu’un moulage de masque mortuaire, parfois attribué à Hildegarde.
- L’église Saint-Georges: cet édifice fut construit entre le début du XIIIe siècle et le début du XVe siècle, sur les restes d’une chapelle caroligienne. Son architecture est gothique. La nef et ses bas-côtés sont les éléments les plus anciens, tandis que le chœur, achevé au XVe siècle, est la partie la plus récente.
- L’église protestante: typique des églises commandées par les ordres mendiants au XIIIe siècle, elle occupe le chœur de l’ancienne église du couvent des Franciscains, le reste ayant été détruit. La façade occidentale a été ajoutée au XIXe siècle. Le chœur, construit vers 1280, a été surmonté d’une flèche en 1430.
- Le couvent des Dominicaines de Sylo: construit au XIIIe siècle, il conserve un cloître gothique en forme de trapèze et une église à chevet polygonal voûté.
- L’Illwald: il comprend trois chapelles : la chapelle du Schnellenbuhl, construite en 1683 par les Jésuites de Sélestat – la chapelle Notre-Dame-du-Chêne date du XVe siècle – la chapelle Notre-Dame-des-Neiges, dont la première mention date du XVe siècle, a été reconstruite en 1954 après avoir été détruite dans des combats en 1945.
- L’église Notre-Dame-de-la-Paix: elle date de 1960.
- L’église Saint-Antoine: c’est l’un des rares exemples d’architecture néogothique à Sélestat, fondée en 1280, puis reconstruite par les Franciscains en 1930.
- Les synagogues: De nombreuses synagogues se sont succédées à Sélestat au fil des siècles. L’édifice actuel a été construit en 1890 sur le modèle des synagogues rhénanes, avec un plan centré et un décor néoroman sobre.
- Le cimetière juif: 1622 s’avère la date de son ouverture, il comprend plusieurs tombes anciennes, dont une série de stèles du XVIIIe siècle montrant l’influence de l’art chrétien sur les pierres tombales juives de l’époque
Patrimoine civil
- Plusieurs maisons anciennes : on les trouve dans la vieille ville de Sélestat et sur le quai des Tanneurs, qui est bordé par plusieurs maisons médiévales caractéristiques, avec un rez-de-chaussée en pierre, un étage à pans de bois et un pignon très pentu qui abritait le grenier de séchage des peaux.
- Des hôtels particuliers, comme : l’hôtel de Saint-Lô,l’hôtel d’Ebersmunster, l’hôtel de Chanlas et l’hôtel de Fels.
- Des maisons de notables qui possèdent souvent unoriel, qui servait de pied-à-terre aux moines d’Ebersmunster, a été construit en 1541. L’oriel de la maison Ziegler, construite vers 1540, montre l’engouement de l’époque pour l’Antiquité. Il est orné de quatre médaillons illustrant des personnalités de l’Antiquité.
- La maison Billex et datent de la Renaissance tardive, qui correspond à Sélestat aux temps troublés de la Réforme et de la guerre de Trente Ans.
- Un pignon de la place Gambetta, construit en 1569 et orné d’un décor à volutes en 1625, est l’une des premières manifestations de l’architecture baroqueà Sélestat.
- L’architecture française du XVIIIe siècle, est représentée par l’ancien hôpital bourgeois, avec une façade symétrique rythmée par des chaînages et un fronton cintré.
- Le « style français », en vogue enAlsace au XVIIIe siècle, est bien représenté. Les maisons suivant cette mode ont en général un étage en pierre surmonté d’un étage à pans de bois, lui-même coiffé d’un toit à la Mansart.
- Plusieurs édifices publics ont été construits au cours duXIXe siècle, comme la halle aux blés, qui abrite la Bibliothèque humaniste et qui date de 1845 sans oublier la gare, reconstruite après 1871.
- L’architecture « wilhelmienne » est représentée par :
- La poste, ouverte en 1884
- Le tribunal, de 1900, doté d’un style néogothique
- Le lycée Koeberlé, achevé en 1913
- Le château d’eau en brique polychrome, date de 1903.
- Les bains municipaux, ouverts en 1928, représentent l’art déco. La Lieutenance, maison bourgeoise constituée d’éléments médiévaux et de l’époque moderne, a été remaniée en 1920 par son propriétaireLazare Weiller qui fit notamment ajouter un porche et des communs dans un style néo-renaissance de la région.
- L’architecture contemporaineest illustrée par un ensemble réalisé dans les années 1990 :
- La médiathèque
- Les Tanzmatten, qui sont achevés en 2001 et dessinés par le cabinet Heintz-Kehr et Rudy Ricciotti, mêlent verre, bois et piliers de soutien asymétriques