Méru, Oise, Picardie, France

Méru, dont les habitants sont appelés les Méruviens, est une commune du département de l’Oise située dans la région Picardie en France, se trouvant dans le pays de Thelle, à 50 kilomètres au nord de Paris, en étant limitrophe de Andeville, Esches, Amblainville, Saint-Crépin-Ibouvillers, Villeneuve-les-Sablons, Corbeil-Cerf et Crèvecœur. La ville reste le centre d’un important bassin industriel qui s’est développé à partir du XVIIe siècle avec l’introduction progressive d’un artisanat tabletier importé de Paris par le biais des nourrices revenant de Paris. La tabletterie, qui consiste en la fabrication d’objets divers au moyen de matières premières telles que le bois, l’os, la corne, l’ivoire, l’écaille ou encore la nacre, y fut d’abord pratiquée par les paysans de la région en manque de ressources durant les mois d’hiver. Cette activité s’industrialise au XIXe siècle et la productionMéru, Oise, Picardie, France, tour conti s’intensifie. La profession s’organise et différentes spécialisations émergent : confection de boutons, de dominos, d’éventails, etc. Le travail de la nacre prend de l’importance. Rapidement, la ville de Méru s’illustre en tant que pôle de production sous le surnom de Capitale mondiale de la Nacre. Les débouchés sont nombreux, la clientèle internationale, la qualité du travail est appréciée bien au-delà des frontières de la France (Europe, Russie, États-Unis, anciennes colonies). Les échanges avec la capitale française, où se trouve la plupart des grossistes, sont très actifs. Les tabletiers méruviens viennent s’y procurer les matières premières qu’ils façonnent et y déposent les produits de leur fabrication. L’ouverture de la gare de Méru, en 1875, facilite ce commerce. A la fin du XIXe siècle cependant, la tabletterie subit une récession économique qui amorce son déclin. Toutefois et malgré les tensions dont témoignent les grèves du début du XXe siècle, l’industrie du bouton connaîtra encore quelques décennies glorieuses avant de disparaître presque complètement du pays de Thelle. Les reconversions dans la bijouterie ou les matières plastiques n’ont pas suffi à sauver cette industrie autrefois très florissante présentée aujourd’hui au musée de la Nacre et de la Tabletterie où l’on peut découvrir, outre les collections d’objets, de véritables ateliers reconstitués à l’identique. De nouvelles industries ont pris le relais dans la zone industrielle ouverte au sud de Méru dans les années 1950. La pratique de la tabletterie à Méru a donné lieu à la production de quelques œuvres littéraires telles que La fabrique blanche, de Serge Grafteaux.

PATRIMOINE

Lieux et monumentsMéru, Oise, Picardie, France, eglise st-lucien

  • L’église Saint-Lucien : cet édifice date du XIIe siècle et reconstruite au XVIe siècle et partiellement XVIIe siècle. Une partie de son mobilier est classé à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques : des bas-reliefs, le dossier du Banc d’œuvre, ainsi que plusieurs statues.
  • L’église de la Vierge à Lardières : elle date du XIIIe siècle.
  • La tour des Conti : seul vestige du château.
  • Musée de la Nacre et de la Tabletterie: labellisé musée de France, se situe au sud du département, berceau d’une activité tabletière intense aujourd’hui disparue et dont le musée conserve une partie du savoir-faire. Installé dans une ancienne usine du XIXe siècle, le musée de la Nacre et de la Tabletterie bénéficie de volumes spacieux et d’une architecture caractéristique. En outre, cette usine est à la fois représentative de l’industrie tabletière méruvienne comme elle l’est aussi de cette période de croissance économique importante qualifiée de Révolution industrielle.