Communément appelée Saint-Paul, l’église Saint-Paul-Saint-François-Xavier, est une église située dans le centre-ville de Bordeaux, dans le département de la Gironde et la région Aquitaine–Limousin–Poitou-Charentes en France. Datant du XVIIe siècle, elle est affectée depuis sa construction au culte catholique comme elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques.
HISTOIRE
Les Jésuites s’installent à Bordeaux vers la fin du XVIe siècle, ils y métrèrent en place un collège dans l’ancien prieuré Saint-James, à la place du lycée Montaigne actuel. Ce collège disposait d’une grande chapelle, la Madeleine et servait d’accueil aux pèlerins de Compostelle, ainsi qu’aux enfants abandonnés. Un noviciat est créé à Bordeaux, en 1607, c’est l’un des plus grands de France après ceux d’Avignon et de Toulouse. Installé initialement rue du Hâ, il se déplace par la suite près de l’église Sainte-Croix. Sous la direction du frère Mathurin Biziou, architecte, et grâce aux dons d’Olive de Lestonnac, propriétaire avec son frère du Château Margaux, l’église Saint-Paul est édifiée entre 1661 et 1673. Le 22 mai 1676, elle est consacrée à Saint François-Xavier par archevêque de Bordeaux, Mgr Henri de Béthune. De construction plus tardive, le maître-autel fut réalisé entre 1741 et 1748 par les sculpteurs Guillaume Coustou (fils) et Pierre Vernet. Ce maître-autel, représentant l’apothéose de Saint-François-Xavier, fut sauvé des destructions iconoclastes de la Révolution grâce à des fidèles qui coiffèrent le saint d’un bonnet phrygien, lui firent une moustache avec du charbon et lui placèrent entre les mains une hache et une lance.
ARCHITECTURE
l’église Saint-Paul est dotée d’une architecture typique du style baroque de la Contre-Réforme. Longue de 45 mètres et large de 19, dotée de voûtes en arcs doubleaux, elle est agrémentée de plusieurs chapelles latérales, peu profondes mais larges. A l’origine, une coupole devait s’élever à la croisée du transept et de la nef; cependant, faute de moyens, elle ne put être réalisée. Elle dérive de l’église du Saint-Nom de Jésus située à Rome, qui est l’église mère de la Compagnie de Jésus ainsi que de l’église Saint-Paul-Saint-Louis à Paris, construite à la même époque par les frères jésuites François Derand et Étienne Martellange, deux architectes chevronnés de l’époque.
Le retable
Le parisien Guillaume Coustou (fils) et Le bordelais Pierre Vernet sont les deux sculpteurs qui ont réalisé le maître-autel. L’ensemble, composé de l’autel, du tabernacle, du fond du chœur et du baldaquin, est de forme complexe mais garde une cohérence stylistique. L’élément essentiel de cette œuvre est l’apothéose de Saint François Xavier, missionnaire jésuite du XVIe siècle, sculptée par Guillaume Coustou, qui était âgé de 28 ans, ainsi que l’autel et le tabernacle en marbre vert. Quant à Pierre Vernet, il réalisa le décor en marbre rouge du Languedoc et le baldaquin. Ce dernier est composé de quatre colonnes avec deux pilastres, le tout surmonté de chapiteaux corinthiens.
Le lustre
Occupant le couvent en 2007, les Dominicains firent appel à Jean-François Buisson pour installer un lustre métallique au croisement de la nef et du transept. Ce lustre crée ainsi une source de lumière artificielle en lieu et place de la coupole qui n’a jamais été construite et qui aurait dû être un puits de lumière naturel. Le sculpteur Jean-François Buisson réalisa un imposant lustre de métal et de verre, composé d’une sphère centrale autour de laquelle semblent graviter sept autres éléments. Les lumières du lustre peuvent changer de couleur et s’adaptent alors aux temps liturgiques.