Le ribat de Monastir est Majestueux édifie et une imposante forteresse tunisienne fondé en 796 par le gouverneur du calife le général abbasside et gouverneur de l’Ifriqiya ; Haroun Arachide Herthouma Ibn El Aioun. Située au bord de la mer Méditerranée, dans la ville de Monastir il est en effet regardé comme le monument phare, il est incontestablement le ribat le plus important et le plus ancien du Maghreb.
Au cours du 15éme, 17éme et 18éme siècles, des agrandissements et des fortifications ont été effectués. Au cours du ixe siècle, sous le règne des Aghlabides il a été agrandi du côté septentrional, puis vers 966, sous le règne de la dynastie fatimide du côté méridional, ensuite vers 1424, à l’époque hafside, des travaux ont été effectués tout en augmentant notablement sa superficie pour atteindre 4 200 m2.
Du XVIIe au XVIIIe siècle, l’édifice pour accueillir des pièces d’artillerie, des tours et des bastions polygonaux et circulaires ainsi que de nombreux contreforts ont été ajoutés. Le voyageur, chroniqueur et géographe arabe Ibn Hawqal a déclaré Dès le Xe siècle que l’édifice est le plus grand ribat de toute l’Ifriqiya.
Plus tard, vers le XIe siècle, Al-Bakri, un géographe et historien andalou, avait laissé sur le ribat de Monastir la description suivante :
« C’est une forteresse très élevée et solidement bâtie. Au premier étage, au-dessus du sol, se trouve une mosquée où se tient continuellement un cheikh, rempli de vertu et de mérite, sur lequel repose la direction de la communauté. »
Les 18 et 19 octobre 2013, La ville de Monastir est touchée par 2 séismes d’une magnitude de 4 puis de 3,6 degrés sur l’échelle de Richter qui ont causé des dégâts au niveau du pans supérieurs du mur d’enceinte.
Le bâtiment
Le bâtiment que l’on peut en effet admirer de nos jours résulte d’une longue évolution durant lesquels agrandissements et transformations se sont succédé. On remarque que le noyau de l’édifice à l’origine présente un plan régulier avec des façades massives accompagnées aux angles de tours cylindriques dont celle qui est située au sud-est est la tour vigie. Sa cour est bordée sur 3 côtés par 2 ou 3 étages de cellules, où s’élève la tour du guet, le « Nador », qui est composé d’une centaine de marches en spirales de prés de vingt centimètres chacune. L’accès à cette tour est bien permis aux visiteurs pour pouvoir jouir d’une belle vue sur tout le monument et la baie de Monastir entière.
L’aile méridionale subsiste de ce ribat primitif, qui comporte le porche d’entrée, la tour vigie couronnée par un garde-corps crénelé, la tour sud-ouest, et la salle de prière qui se situe à l’étage. L’agrandissement du bâtiment au cours du Xe, est matérialisé par l’ajout d’un pavillon qui la sépare de la façade primitive par une courette. Tout en renfermant à l’étage deux travées et un oratoire voûté en berceau qui est divisé en 7 nefs perpendiculaires au mur de la qibla et; Des arcs en plein cintre et en anse de panier reposent sur des piliers cruciformes.
Pour faire face aux menaces d’invasions à l’époque hafside, des défenses du monument ont été renforcées, œuvre poursuivie sous le règne d’Hussein II Bey (1824-1835) qui restaure l’édifice entier avec l’adjonction de tours et de bastions.
En effet, dans le ribat de Monastir, un intéressant musée d’arts islamiques est installé dans l’ancien oratoire dans lequel on peut découvrir des tissus de toute beauté, de superbes manuscrits en écriture coufique, des objets en céramiques, des verreries, et des miniatures de différentes époques, autant témoignant la présence d’une brillante civilisation.
Le musée des arts islamiques
Depuis le 5 août 1958, le Ribat de Monastir abrite au premier étage de l’aile sud, un musée des arts islamiques. Il comporte en effet des centaines d’œuvres comme les fragments de bois sculpté qui proviennent de la Grande Mosquée de Kairouan, des feuilles manuscrites du Coran, des verreries, des stèles funéraires en marbre, des céramiques lustrées, ainsi que des pièces de monnaie en or ou en argent. Ce musée reçoit près de cent milles visiteurs annuellement.
Le musée des arts islamiques abrite des verreries fatimides des Xème et XIème siècles, des manuscrits enluminés, des tissus coptes datant du IVe au VIIe siècle, des tissus toulounides, des poteries abbassides, des monnaies d’or et d’argent des Xe et XIe siècles et surtout une pièce unique : un astrolabe arabe fabriqué à Cordoue en 927 après J.-C.
Avec Kairouan et Sousse, Monastir fait partie des premières villes arabes fondées en Ifriqiya. Elle est en effet bâtie sur les ruines de l’ancienne cité punico-romaine de Ruspina dont l’existence s’étend sur près de 10 siècles ; du IVe siècle av. J.-C. au VIe siècle AP. J.-C. Monastir était la cible d’attaques des 2 belligérants durant le conflit hispano-ottoman, qui a duré tout le long du XVIe siècle. Et en 1534, la population réussit à pu éviter une annexion par les Espagnols et la cité s’organise sous la forme d’une république populaire.
En1550, même si elle tombe pendant 4 ans sous leur coupe, en 1554, grâce aux Ottomans elle a été définitivement libérée pour être rattachée à la Régence de Tunis dès 1574.
Avec le temps, elle redevient le chef-lieu du caïdat de Monastir qui existait déjà sous le règne des Hafsides, et ce dès le début de la présence turque en Tunisie. Monastir retrouve son statut et laissée pour compte sous le protectorat français de Tunisie, et devient le chef-lieu du gouvernorat du même nom, puisqu’elle est la ville natale du président Habib Bourguiba qui de son vivant s’y fait construire un palais présidentiel à proximité de la ville ainsi qu’un mausolée dans lequel il est désormais inhumé.
Architecture
Le ribat de Monastir a été érigé comme un moyen de défense contre les attaques de la flotte byzantine en Méditerranée. Avec le ribat de Sousse, il représente l’une des 2 forteresses les plus importantes du Sahel. D’après des messages qui relèvent l’histoire locale datant du début du Xe siècle, le fait de séjourner dans ce ribat connu sous le nom de Grande forteresse est un vrai mérite. Ce qui est considéré une grande action religieuse, est le service de garde pendant 3 jours au ribat de Monastir car les musulmans sont bien tenus de protéger leur pays et c’est durant les croisades que ce mérite était amplifié.
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