Découvrez avec nous l’un des musées d’art les plus emblématiques de la Suisse; le Musée art brut Lausanne.
C’est un domaine sombre et maussade avec des milliers d’œuvres qu’on réalisé des artistes peu orthodoxes. Il ressemble plus à l’intrigue d’un film noir qu’au décor d’une brillante collection. Cependant, le bâtiment de quatre étages, qui abrite la collection, constitue un excellent affichage pour les œuvres excentriques à l’intérieur. Se trouvant dans la ville de Lausanne, la Collection de l’Art Brut est à ne pas manquer car on ne l’oubliera jamais une fois à l’intérieur.
Musée art brut Lausanne, un peu d’histoire:
Ce musée de Lausanne en Suisse se consacre comme son nom l’indique à l’art brut. C’est Jean Dubuffet qui a commencé la collection de ce musée en 1945. Sa passion pour l’art brut a commencé pendant les années 20 avec les ouvrages de Prinzhorn, en particulier ceux en qui font partie de la pièce « fous ». Il décrit sa collection comme un ensemble d’ouvres d’artistes hors normes qui cherchent à créer de l’art d’une façon différente, chacun selon sa propre interprétation et vision.
Dans sa recherche d’un art nouveau et sans influences externes, Dubuffet a voyagé à travers des pays européens, tels que la Suisse, la Belgique et la France. Mais aussi, il a voyagé sur le continent africain, et s’est fait envoyer des œuvres de pays comme le Brésil. Dubuffet a également recherché L’Art Brut, le brut et le primitif dans l’art, dans les lieux où résidaient les reclus de la société.
Les œuvres qu’il découvre sont tout aussi extraordinaires que les individus dont la créativité artistique l’a fasciné. Des pièces de malades psychiatriques, enfants, autodidactes exerçant des professions loin des arts, produits de l’art populaire. Mais, il distinguera plus tard les œuvres d’enfants et l’art populaire du concept d’Art Brut. Des médecins et des psychiatres l’ont soutenu dans ses investigations. Ce ne sont pas les œuvres classiques de l’art, mais plutôt excentriques sociaux qui deviendront les protagonistes de sa conception de l’art.
A l’heure actuelle, c’est Sarah Lombardi qui dirige le musée art brut Lausanne. Elle succède à Lucienne Peiry et Michel Thévoz qui étaient directeurs de la collection après que Dubuffet en a fait don.
Le principe de l’art brut: Mimétisme d’art, non merci!
La base de la Collection de l’Art Brut Lausanne est un art qui ne subit pas les limites de l’influence d’autres artistes, de l’école ou de la formation formelle. Ces agents libres de l’Art Brut mutilent les idées traditionnelles qu’on associe à l’art puis les recousent. La collection se compose de milliers d’œuvres de divers Dr Frankenstein, si vous voulez. Le fondateur original de la Collection, M. Jean Dubuffet, a dit un jour qu’il voulait un travail dans lequel le «mimétisme» ne jouait aucun rôle. D’ailleurs, le mimétisme est un trait reconnaissable chez toute personne avec une formation à l’art. Essentiellement, il tenait à collectionner des œuvres d’art de personnes qui avaient été à l’abri des influences sociétales.
Artistes du musée art brut Lausanne
Il y a des œuvres étonnantes et expressives de Aloïse Corbaz, une gouvernante suisse à la cour de Guillaume II. À la cour, elle a éprouvé un amour si fort pour l’empereur que ses émotions sont devenues un thème éternel dans son art. Son œuvre comprenait à juste titre des princes, des princesses et d’autres personnages qu’on trouve dans des romances. De plus, une grande partie de son art a été réalisée en secret alors qu’elle était dans un asile à Lausanne.
Couleurs primaires et formes naïves composent le travail de Josef Wittlich. Ce dernier a à peine terminé l’école primaire et a ensuite dessiné et peint des œuvres dont l’inspiration se trouvent dans des stars de cinéma et des photographies du pape. On trouve aussi plusieurs œuvres présentant des filles avec des organes génitaux masculins. C’est l’œuvre de Henry Darger, qui travaillait dans l’isolement et dont le travail n’a été découvert qu’après sa mort à Chicago.
L’histoire de ces artistes est indissociable de l’art de la collection d’art. C’est peut-être quelque chose qui rend le musée si unique – que l’identité de l’artiste est si incroyablement investie dans l’art lui-même.
Beaucoup d’artistes ont créé l’art pour aucune autre raison qu’un besoin primordial de s’exprimer, peut-être comparable à notre besoin à la lumière, au sommeil et à l’air. Souvent, les artistes étaient également hantés par une compulsion irrépressible à créer de l’art. Cela explique en partie pourquoi tant d’entre eux travaillaient en secret avec des supports inhabituels. En fait, ils ont utilisé des mediums comme du dentifrice, des fleurs écrasées et tout ce qui pouvait faire avancer leur travail.
Musée d’art brut Lausanne, une expérience unique
Si vous aimez l’art brut, vous allez adorer votre visite dans ce musée fascinant. Bien que relativement petit, le musée se présente de manière soignée et professionnelle. Si vous visitez un matin en semaine, vous n’allez pas trouvez beaucoup de foule. L’atmosphère est calme, détendue et respectueusement silencieuse, mais pas austère. Bien qu’il y ait des traumatismes et des tragédies dans les histoires de beaucoup d’artistes et d’œuvres d’art, il y a aussi beaucoup de plaisir et de couleurs à trouver. Vous vivrez des moments à la fois dérangeants, édifiants et inspirants.
Le sens le plus omniprésent laissé par la collection dans son ensemble est celui de la passion, de l’expression de soi et de l’individualité. Le musée fournit des informations biographiques intéressantes sur les artistes en français et en anglais. La collection couvre une bonne gamme de médiums et de dates de création. De plus, les femmes artistes sont bien représentées. Il faut environ deux heures pour voir la collection avec désinvolture. Il y a encore quelques heures de séquences vidéo documentaires disponibles pour le visionnement. Pour un musée de cette qualité, les billets sont d’un bon rapport qualité-prix.
Pour conclure!
La Collection de l’Art Brut, est un musée unique en son genre: peintures, sculptures, dessins autodidactes, dans les matériaux les plus disparates, nés dans la détresse des prisons et des hôpitaux psychiatriques ou tout simplement aux confins de la vie moderne. Le musée est un petit bijou de la mosaïque et vaut le déplacement. C’est précisément pour cette raison que pénétrer dans l’univers kaléidoscopique du musée lausannois est une expérience à ne pas manquer lors d’une visite dans le canton de Vaud.