ENTRE MER ET TERRE
Voisine de l’Ile-de-France, la Normandie apparaît comme une forte terre de contrastes. Dotée d’un littoral qui s’étire parchemin, mais aussi d’un terroir riche de traditions, elle se recompose â satiété devant les yeux du visiteur qui y trouvera pudeur, chaleur, et authenticité.
Pour s’en convaincre, il suffit de vous glisser dans votre voiture direction la côte ! Peu de temps après sur les traces de Marcel Proust, qui avait acquis ses habitudes au Grand Hôtel de Cabourg, vous avez déjà oublié vos soucis quotidiens, balayés par une douce brise qui de Dieppe à Cherbourg, ravive le souvenir du combat pour la liberté!. Les falaises de Saint-Vaast-la-Hougue s’en souviennent encore, elles qui inspirèrent Jean-François Millet. Avant de sonner l’Angelus, le peintre rendit hommage à des générations de paysans qui façonnèrent une terre normande s’amusant avec les atmosphères, avec les couleurs. Enflammée et passionnée comme l’héroïne d’Alexandre Dumas, la Dame aux camélias de Nonant-le-Pin ; sombre et mystérieuse, comme les manoirs de la lande de Lessay chers à jules Barbey d’Aurevilly ; orgueilleuse et riche d’histoire, comme les manoirs du Perche ; le pays d’Octave Mirbeau ; verte et forestière comme cette Suisse normande devenue le paradis des amoureux du sport et de la nature ; ensoleillée et rieuse comme ses élégantes traquées sur les planches de Deauville par Kees Van Dongen ; fascinante et lointaine comme ce décor unique des falaises d’Etretat qui impressionna Gustave Courbet et Georges Braque.
La légende affirme que face à la mer, le peintre lui parlait en frère. Mais au fin fond du bocage, des liens privilégiés se tissent également entre l’homme et le cheval, son meilleur compagnon dit-on. Après avoir exporté le percheron jusqu’aux Amériques, le Normand sut aussi donner ses lettres de noblesse au cheval en fabriquant des champions au Haras de Saint Lô, et dans le cadre prestigieux du Haras du Pin.
Enrichi par mille ans d’histoire, le Normand reste aujourd’hui encore très attaché à sa terre. A ce titre, plus que tout autre peut-être, Gustave Flaubert a aimé sa Normandie. A son tour, Camille Pissarro croqua à pleines dents les lumières de la ville, tout en redécouvrant la richesse du patrimoine de Normandie. Un spectacle des pierres immuable qui frappa aussi l’imaginaire de Claude Monet lorsque le Maître de Giverny se lança dans sa célèbre série des cathédrales de Rouen, quelques années après avoir immortalisé un bassin du Havre au soleil levant, toile qui donna son nom à l’impressionnisme. Qu’ils soient maritimes ou terrestres, qu’ils vantent l’épopée de leurs glorieux aventuriers navigateurs ou la simplicité d’une balade en famille bercée par le zénith, les cinq départements normands (l’Eure, la Seine Maritime, le Calvados, l’Orne, et la Manche) ont su rester eux-mêmes. Une authenticité millénaire qui se révèle dans le regard d’un pêcheur tourné vers Terre-Neuve, ou celui d’un agriculteur des plateaux fertiles du Neubourg dans l’Eure, moissonnant son champ de blé au plus fort de l’été. Une Normandie multiple et sincère qui vous attend les bras ouverts !
GASTRONOMIE
L’ART DE, LA BONNE. TABLE
Dotée d’un vaste littoral, la Normandie sait aussi tirer le meilleur parti des produits de la mer. Vous ne pouvez résister au doux parfum des huîtres de Saint-Vaast-la-Hougue, de Blainville ou de Courseulles-sur-Mer. Les Hauts-Normands ont de leur côté entretenu une solide réputation dans la préparation des coquilles Saint-Jacques et de la sole, cuisinée à la dieppoise. On ne saurait achever ce repas de roi sans une pointe de douceur. Les douillons, bourdelots et la teurgoule s’offrent au palais, à moins de préférer les caramels d’Isigny et d’Etretat, le sucre d’orge de Rouen ou les pralines de Caen. La Bénédictine, cette liqueur de Fécamp dont le secret de fabrication est jalousement préservé, vous apportera enfin gaieté et joie de vivre !