La Ghriba est une synagogue tunisienne qui constitue l’une des dernières communautés juives vivantes du monde arabe et l’un des principaux marqueurs identitaires des Juifs de Djerba. À l’occasion de la fête juive de Lag Ba’omer, elle fait l’objet d’un pèlerinage annuel, rassemblant un très grand nombre de pèlerins. Elle est aussi l’une des principales attractions touristiques de l’île de Djerba.
En effet, sa renommée a été basée sur plusieurs croyances et traditions qui soulignent son ancienneté. De plus, elle contient des restes du Temple de Jérusalem. Historiquement, le pèlerinage rassemblait les membres des communautés locales et d’une manière plus large de la Libye voisine ainsi que les Juifs de Tunisie. Les visiteurs viennent surtout d’Israël et de France, avec le départ des Juifs des pays arabes.
A 1 kilomètre du village de Hara Sghira, elle se dresse isolée en rase campagne comme les 6 autres ghriba, qui sont dispersées à travers le Maghreb. Elle enfaite l’une des deux bourgades juives que compte l’île et qui n’était habité que par des Cohanim jusqu’au XXe siècle, ce qui, corrobore le fait que la Ghriba ait été fondée par des prêtres venus de Jérusalem, selon les légendes locales. On y trouve 5 synagogues, mais, la tradition veut que les rouleaux de la Torah qui y sont utilisés restent gardés à la Ghriba où ils sont amenés en procession afin de maintenir la prééminence de la Ghriba.
Le village où elle se situe, porte aussi le nom de Hara Sghira ce qui veut dire petit quartier, cet établissement est également connu sous le nom de Dighet, nom provenant d’une variante berbère d’un mot hébreu qui signifie porte, et abrite une communauté juive de plusieurs centaines de personnes.
A la différence des autres synagogues de Djerba, modeste bâtiment aux reflets bleutés, l’actuelle synagogue est composée de 2 salles couvertes. Après divers ajouts architecturaux, au départ, il s’avère que la première salle était, une cour ouverte mais plus tard couverte pour s’adapter à un nombre très grands de croyants. En effet, à sont entrée se trouvent 2 rangées de colonnes qui la divise en 3 parties. Par trois voûtes, cette salle est reliée à la salle de prière principale. Elle compte aussi 2 rangées de voûtes qui soutiennent une claire-voie ouverte de nombreuses fenêtres et bien élevée. Il y en avait 12 à l’origine qui symbolisaient, selon la tradition locale elle-même basée sur une instruction de la Kabbale, les 12 tribus d’Israël.
Cependant, le nombre de fenêtres a augmenté avec les modifications et les rénovations postérieures du bâtiment. Du côté nord du bâtiment, les modifications postérieures sont particulièrement évidentes où elles ont provoqué des changements par rapport a son plan symétrique original. Sous la claire-voie, la téva est située à l’extrémité occidentale de la salle de prière. Toutefois, au côté est, la dernière colonne est absente et fort probable, elle n’a jamais été construite. La tradition locale y voit un signe du souvenir de la destruction du temple de Jérusalem. Les bancs sont placés autour de la téva. De plus, comme on dit, « rien n’est parfait excepté la divinité » on affirme que le bâtiment ne devrait ne jamais être terminé. Les murs intérieurs ont été décorés de faïences à motifs décoratifs blancs, bleus et bruns à la différence des murs extérieurs qui ont été peints en couler blanche. L’endroit où le corps de la jeune fille aurait été trouvé dans une niche en dessous de l’arche sainte, et on le connaît comme la caverne de la fille.
La cour intérieure de Ghriba de Djerba est entourée par des loggias couvertes et bâties sur des colonnes et des voûtes. Les plus anciens bâtiments adjacents, ayant été érigés à la fin du XIXe siècle, servent de logement aux pèlerins et ont été suivis d’une deuxième structure établie au début des années 1950.
Les lampes à huile entretiennent l’atmosphère religieuse, non seulement ainsi mais aussi par les chants psalmodiés, des batlanim qui récitent contre contribution des croyants. De passage, les pèlerins leur glissent de petits billets qui implorent une réussite ou une guérison. Au mur, des ex-voto en métal représentent des étoiles de David sous une belle boiserie sculptée, des vases et des maisons.
La Ghriba, comme d’autres synagogues de Djerba est située à proximité d’un cimetière juif antique.
Au trente troisième jour du `Omer, un pèlerinage annuel, qui a lieu à la Ghriba, rassemblant les Juifs d’Afrique du Nord. Les festivités commencent le 14 Iyar Pour la commémoration de Rabbi Meïr Baal HaNess, et continuent jusqu’au 18 Iyar, fête du Lag Ba’omer, localement connu sous le nom de Rabbi Shem’un, jour du souvenir de Rabbi Shimon bar Yohaï. Le pèlerinage inclut une visite à l’aumône, la synagogue, la participation à l’un des 2 cortèges qui ont lieu pendant les 2 derniers jours du pèlerinage et sans oublier les prières. Des visites à d’autres salles de prière du village sont aussi incluses durant le cortège. En effet, les participants portent une grande menorah montée sur 3 roues et le lustre est décoré de plusieurs symboles qui représentent les 12 tribus d’Israël, les noms des trois patriarches, les noms de rabbins tunisiens vénérés, et des 4 matriarches et des bénédictions en l’honneur de Shimon bar Yohaï et de Meïr Baal HaNess.
Au sommet du bâtiment de la Ghriba de Djerba, se trouve une étoile de David avec l’inscription Shaddai ; nom de la divinité. Et sa structure est couronnée par les Tables de la Loi. Le lustre est décoré d’écharpes de couleurs lumineuses, de divers tissus et de voiles. Ainsi, le cortège ressemble à une cérémonie de mariage qui signifie l’union mystique entre la divinité et le peuple d’Israël. Les participants chantent alors des chansons en l’honneur de Rabbi Shem’un et durant la soirée, des bougies sont allumées sur les 5 rangées et le lustre est présenté à l’intérieur de la synagogue.
En effet, d’après une autre coutume locale, afin de trouver un mari, durant la la cérémonie, les femmes déposent des œufs marqués du nom d’une jeune fille célibataire sur une voûte qui marque l’endroit où, le corps de la jeune fille, selon la tradition, aurait été trouvé. Elles laissent l’œuf près d’une bougie pour la durée du festival, et par la suite, retourné à la célibataire qui la mange et serait sûr de trouver un mari.