Auvergne-patrimoine_leyvaux,France

  Gorges de l’Allier-Patrimoine dans la région de l’Auvergne en France est riche par une histoire marquante d’une occupation humaine ancienne et interrompue; Des galets aménagés trouvés sur le site de Chilhac attestent la présence d’hominidés il y a deux millions d’années. Du paléolithique aux âges des métaux, d’autres sites témoignent d’une installation précoce de l’Homme. Dès l’émergence du pouvoir arverne, le Haut-Allier est rattaché à cette puissante confédération. La conquête romaine perpétue cette dépendance lors des différents découpages territoriaux.

Rattaché à la cité des arvernes qui deviendra diocèse lors de la christianisation, le Haut-Allier partage dès lors l’histoire de l’Auvergne.
Mauvaises coutumes et Paix de Dieu
Si la période carolingienne voit la création éphémère du comté de Brioude, l’émergence de la féodalité entraîne la dilution des pouvoirs publics et l’atomisation des découpages administratifs.
A Brioude, des chanoines-comtes veillant sur le pèlerinage de Saint-Julien deviennent l’une des puissances locales.
Le second millénaire s’ouvre avec la lutte féroce entre des familles. Toutefois, les évêques puis les ordres religieux, clunisien ou casadéen, feront régner la paix en instaurant la trêve de Dieu. Abbayes et paroisses se multiplient, participant à l’essor du monde rural.
Un temps d’épreuves : la guerre de Cent Ans
Le Haut-Allier, comme l’Auvergne, passe sous contrôle royal au milieu du XIIIe siècle. Des baillis établis à Auzon et Langeac l’administrent.
En 1360, cette région est donnée en apanage à Jean de Berry qui se révèle incapable de combattre les bandes de routiers et les guerres privées qui la ravagent. Le pays connaît alors une période noire. Le mariage de sa fille avec Jean de Bourbon en 1400 place l’auvergne sous la dépendance de cette famille jusqu’en 1523, date à laquelle les biens du connétable de Bourbon sont rattachés à la couronne suite à sa trahison.
Du XVIe au XVIIIe siècle : des troubles à la Lumière
Durant un XVIe siècle troublé par les guerres de Religion, l’irritation contre la prédominance du chapitre de Brioude incite beaucoup de mécontents à adopter la Réforme. Mais le Brivadois, dans l’ensemble, reste catholique. Une relative tranquillité favorise l’essor d’une bourgeoisie marchande. Les produits de l’artisanat se multiplient, les voies de communication se développent, comme la radellerie sur l’Allier. Pendant deux cents ans, les forêts de sapins des versants vont fournir les mâts de la Royale. Chargés à Brioude, ils vont rejoindre les chantiers de l’Atlantique.
Au temps du Général de La Fayette
Facilement acceptée, l’abolition en 1789 du régime seigneurial se fait sans violences. Le Brivadois se distingue durant cette période d’un Velay plus réfractaire aux décisions révolutionnaires.
La création du département de Haute-Loire est longuement débattue puisqu’elle voit le rattachement de ce territoire au Velay, voisin souvent ignoré. Le Haut-Allier est également marqué par le panache du héros de la guerre d’indépendance américaine. La Fayette n’était-il pas à la fois marquis de Langeac et l’enfant du pays ?
Un pays frondeur qui relève les défis
Dans un département à très forte pratique religieuse, le Haut-Allier apparaît volontiers contestataire. Durant tout le XIXe siècle, il est nettement du côté des anticléricaux lors des batailles électorales.
Sur le plan économique, l’exode rural marque la fin du siècle. Il se fait par une multitude de barques descendant l’Allier jusqu’à Paris. Les hommes qui restent travaillent dans les mines de plomb argentifère, de spath et d’antimoine. Les femmes développent l’art de la dentelle, des perles artificielles et les cultures fruitières. Avec l’arrivée du chemin de fer, Langeac, mué en atelier d’entretien des locomotives, vit au rythme de la ligne Paris-Nîmes. Mais ce progrès technique permet également, l’émigration d’une population devenue trop nombreuse.
Le déclin amorcé à la fin du XIXe siècle s’accélère brutalement avec la guerre de 14-18 et l’hécatombe qu’elle provoque dans la jeunesse. Le Haut-Allier voit son activité économique ralentir et l’exode rural s’accentuer. Ce pays préservé s’investit aujourd’hui dans le tourisme « vert » alliant nature et patrimoine.

VOIR ET DECOUVRIR LE PATRIMOINE

Auvergne volcanique,Randonnées,France
Auvergne volcanique,Randonnées,France

Ally
Village du plateau à 1 000 m. Eglise romane. Pays des moulins. 5 moulins à vent restaurés, moulin de Pargeat et mine d’antimoine et de plomb argentifère, à visiter (cf. rubrique musées).
Arlet
Eglise XIIIe, Abside XIIIe, chapiteaux orfévrés. Christ en croix roman, XIIe. Beau triptyque « le pardon d’Alert » XVIe. Juillet-août les mercredis de 15h à 18h.
Aubasat
Curieux pont tordu. Eglise Saint Roch, Mise au tombeau XVe, très expressive et émouvante, en bois polychrome. Pietà XVe. Juillet-août les samedis de 10h à 12h. Chapelle de Peyrusse, ouverte tous les jours en août.
Auvers
Lieu où la bête du Gévaudan a été abattue. Statue de bronze sur la place du village. Maison de la bête (exposition : juillet, août 14h à 18h).
Auzon
Village médiéval. Collégiale romane Saint-Laurent XIIe, Christ roman, chapiteaux, Vierge XVe, fresques XIVe et XVIe, célèbre statue de Saint-Verny (patron des vignerons). Visite sur demande à la mairie (04 71 76 11 42). Ecomusée ouvert de mai à octobre, tél. 04 71 76 14 80.
Estours
Site grandiose sur la route des gorges de la Seuge. Chapelle romane et vierge de majesté de N.-D. d’Estours XIIe.
Mont-Mouchet
A 1 465 mètres, dans un décor naturel d’une grandiose beauté, le monument national sobre et pur, garde le souvenir de la Résistance et des hommes qu’anima le souffle du 18 juin. Sous son socle, repose un maquisard inconnu. Musée de la Résistance (visites, cf. rubrique musées).

Prades
Dans un cirque basaltique, vieux village typique. Belle église romane, Christ et Vierge de majesté. Vestiges de l’ancien château féodal. Rocher du Bac, site classé (97m de haut), bel ensemble d’orgues et rochers volcaniques. Plage de sable.
Siaugues-Saint-Romain
Chef-lieu de la commune de Siaugues-Sainte-Marie. Ruines d’un château (féodal du XIVe, berceau de la branche des aînées des Lafayette. Maisons d’assemblée à Laniac, Silcuzin et Griniac. Au sommet de la Durande (1 299m), table d’orientation avec vaste panorama sur le Velay, le Vivarais, la Margeride, l’Auvergne (par beau temps, on peut voir les Alpes…) Tout près, le « maar » de Limagne, ancienne tourbière (visites en saison avec le CPIE).

Saint-Vénérand
Eglise romane et beau clocher à peigne.

Saint-Cirgues
Tours, restes de l’ancien château. Eglise XIVe, et XVe, fresques XIVe de style champenois et XVe de style mosan, piliers sculptés. Clocher octogonal. (04 71 77 40 36). Ouverte tous les jours de 9h à 18h.
Saint-Eble
Eglise d’origine très ancienne, rattachée à Sainte-Croix La Voulte (clunisien). Importants travaux de reconstruction et d’agrandissement au XVIIIe et XIXe siècle. Clocher octogonal très particulier en brèche volcanique de Saint-Roch. Visite commentée par un membre de l’Episerm .