Gisors, dont les habitants sont appelés les Gisorsiens, est une commune du département de l’Eure située dans la région Haute-Normandie en France. Cette ancienne cité située à la lisière du Vexin normand témoigne par son patrimoine architectural de la lutte acharnée entre souverains Capétiens et Plantagenêts durant une partie du Moyen-âge. Élément important du paysage urbain, son château fort se dresse depuis lors sur une éminence dominant la ville. Principal lieu touristique de l’agglomération, il est également au centre de diverses légendes ayant trait à l’ordre du Temple. La commune se situe à proximité immédiate du département de l’Oise. Formant un ensemble de 1 667 hectares s’inscrivant dans les limites du Vexin normand, elle s’étend sur un plateau calcaire entaillé par la rivière Epte. Une zone boisée, connue sous le nom de Bois de Gisors, s’étend dans la partie septentrionale du territoire communal. A proximité du hameau éponyme, une forêt de moindre importance, dite Forêt de Boisgeloup s’étend également au sud de l’agglomération.
Du côté de l’hydrographie, et à part les plusieurs étangs, dits « Étangs des Ballastières », qui sont situés à l’ouest de la commune, en bordure de la vallée de l’Epte, deux cours d’eau, la Troesne et le Réveillon, viennent se jeter dans l’Epte après un parcours de 27 kilomètres pour le premier, de 11 kilomètres pour le second.
Climat
Son climat est océanique, où la moyenne des températures les plus basses de l’ensemble de l’année est de 6°C et la moyenne des températures les plus élevées de l’année est de 14,5°C. Les quatre mois de juin, juillet, août et septembre, connaissent en moyenne des températures supérieures à 20 °C.
PATRIMOINE
Le château de Gisors
C’est une construction du XIe siècle, édifiée en 1096, qui a été décidée par Guillaume II d’Angleterre et confiée à Robert II de Bellême, dont le donjon occupe une motte castrale. Il est célèbre par la légende populaire du trésor des Templiers qui y serait caché, mais les templiers n’en ont eu la responsabilité qu’entre 1158 et 1160, puis, en 1314, 4 dignitaires de l’ordre du Temple y ont été brièvement prisonniers lors de la chute de l’ordre. Dans les années 1950, le gardien du château, Roger Lhomoy, entreprit le creusement de nombreux souterrains qui finirent par déstabiliser la motte et provoquer des fissures dans le donjon. L’homme assura avoir découvert des salles souterraines ainsi qu’une chapelle contenant le fabuleux trésor. Plusieurs habitants, accompagnés du maire, se rendirent sur les lieux mais le souterrain était tellement profond que personne ne voulut descendre. Le gardien reçut l’ordre de reboucher les creux, et personne ne put vérifier ses dires.
Église Saint-Gervais-Saint-Protais
C’est l’église principale de la paroisse de Gisors-Vallée d’Epte, constituant un monument à l’architecture tout à fait remarquable, fruit des styles de différentes époques : Moyen-âge gothique et Renaissance. Classée aux Monuments historiques, elle fut consacrée par Calixte II, et elle voit sa nef ravagée par un incendie, qui fut reconstruite dès 1160. Grâce au financement de la reine Blanche de Castille, un chœur gothique est consacré en 1249. Il est élevé selon le modèle chartrain, avec une élévation à trois niveaux : grandes arcades, triforium et fenêtres hautes percées d’oculi. À l’aide des financements des confréries de charité et des corporations de métiers, l’église connaît de nombreuses transformations dès la fin du XVe siècle, avec l’ajout de chapelles rayonnantes et d’un déambulatoire au niveau du chœur. Confiés ensuite aux Grappins, une famille d’architectes du Vexin, les travaux se poursuivirent au XVIe siècle avec la reconstruction de la nef et des chapelles des bas-côtés en style gothique flamboyant puis de la façade ornée de motifs Renaissance. Certains vitraux sont réalisés par le maître-verrier Romain Buron. Un escalier à vis se trouve à l’intérieur, est caractéristique de la Renaissance. A l’extérieur, la Grosse Tour (1542-1590) alterne étages dorique et ionique.
Chapelle Saint-Luc
fondée en 1210 par Jean de Gisors, cette chapelle est l’un des principaux vestiges de la léproserie Saint-Lazare. De plan très simple, elle se compose d’une nef rectangulaire en pierre calcaire, complétée d’un chevet à pans de bois. L’ensemble, entièrement charpenté au XVIe siècle, mesure approximativement 110 m2. Transformée en maison de charité au cours du XVIIIe siècle, elle est transformée en grange au moment de la Révolution. Devenue propriété privée, elle est finalement vendue à la ville en 1967 et classée aux monuments historiques en 1992.