Douz est une ville du sud tunisien réputée par son surnom la » porte du Sahara ». C’était l’oasis la plus importante de la région pendant l’Antiquité. La ville est rattachée sur le plan administratif au gouvernorat de Kébili, et compte environ 27 060 habitants. Elle est située à environ 488 km au sud de la capitale Tunis. Les habitants sont majoritairement des « Mrazig » qui seraient, selon la tradition, des immigrants arabes de la tribu de Banu Sulaym arrivés en Tunisie au court du XIIIe siècle.
Douz a constitué jusqu’à une période récente, une escale importante pour les caravanes pendant leurs déplacement entre les zone du Sahara Africain et la Tunisie septentrionale. Quand aux dunes de sable et le Grand Erg Oriental, ils sont considérés comme une excellente attraction pour les touristes jusqu’à présent.
Sur le plan économique, la ville dispose d’avantages particuliers par rapport aux villages environnants. La terre y est fertile et la culture des dattes est assez développée. Actuellement, les revenus du tourisme ont remplacé les recettes bien exponentielles du commerce de l’oasis. On y trouve également un musée ethnique qui illustre la vie des peuples qui vivaient dans le désert, et l’un des marchés les plus caractéristiques du pays où sont quotidiennement vendus des produits artisanaux mais aussi, une fois par semaine, des ânes et des dromadaires.
Culture
Sur le plan touristique et culturel, Douz jouit d’une réputation particulière puisqu’on y organise chaque année (généralement fin décembre) le célèbre Festival international du Sahara rassemblant les tribus nomades de Tunisie, d’Algérie, de Libye, d’Égypte, de Jordanie, du Koweït et une équipe française de jockeys de dromadaires. Les festivités et les manifestations folkloriques, durent quatre jours, et se déroulent à la manière de Jeux olympiques du désert. La grande course est un marathon international de dromadaires de 42,5 kilomètres. Depuis 1997, Douz est doté d’un musée consacré à la région et qui suscite la curiosité des visiteurs.
Musée du Sahara de Douz
Le musée du Sahara, aménagé dans un espace de style andalous, a été inauguré en 1997. Si son appellation suggère que cet espace est consacré à ce milieu infini et fascinant qu’est le Sahara, il est plus juste de le considérer comme étant le reflet de la vie d’un « coin » du grand Sahara pris en tenailles entre le Grand Erg oriental et la bordure sud du Chott el Jerid, dans le sud-ouest tunisien. Ce choix a été fait car Douz constitue la porte d’accès au grand Sud et qu’il constitue, encore aujourd’hui et dans une certaine mesure, le dernier territoire du nomadisme en Tunisie. Par ce biais, ce milieu et la population qui l’habite se rattachent bien au Sahara et participent à sa civilisation et à son mystère.
Le circuit de visite du musée, introduit d’abord le visiteur au milieu physique et à ses composantes naturelles : faune et végétation de la région ; puis il introduit les civilisations oasienne et nomade à travers des supports matériels de la vie quotidienne, la sémantique des symboles et l’expression artistique telle qu’elle se manifeste dans la décoration des objets, spécialement ceux du tissage et des bijoux ou dans les tatouages aujourd’hui tombés en désuétude.
Horaires d’ouverture:
Du 16/09 au 31/03 : 09.30 – 16.30
Du 01/04 au 15/09 : 08.00 – 12.00 / 16.00 – 19.00
Fermé le Lundi
Droits d’entrée: 5 dt
Le Festival International du Sahara
Lorsqu’on arrive à Douz, on franchit une frontière et on découvre un monde nouveau et exceptionnel, un monde à part, un monde fier de ses traditions séculaires et de ses coutumes encore préservées. Ce monde-là s’appelle la tribu des Mrazigs. Et il se révèle au grand jour dans toute sa splendeur au Festival International de Douz qui a lieu chaque fin décembre. C’est en 1910 que commence la première édition de « La fête du dromadaire ». Et en 1967, après l’indépendance de la Tunisie, la première session du festival a lieu du 18 au 31 Décembre1967.Cependant, le festival ne prend une dimension internationale qu’à partir de 1981 avec, au fil des années, la participation des pays arabes, africains et même occidentaux, comme le Maroc, l’Algérie, la Libye, l’Egypte, la Syrie, la Jordanie, les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, le Nigeria, le Niger, le Sénégal, la France, l’Italie, la Belgique, l’Allemagne, la Russie, la Géorgie.
Pendant plusieurs jours, se succéderont des manifestations bien originales, des jeux traditionnels, des spectacles éblouissants, qui démontrent en un mot que le désert « vivant ». Plusieurs milliers de spectateurs sont là au départ de la course d’endurance à cheval qui a lieu sur une centaine de kilomètres et qui met à l’épreuve pendant au moins neuf heures de chevauchée, les cavaliers et les montures. En outre, le fameux marathon international de dromadaires réunit les méharis les plus rapides d’Afrique, du monde arabe et d’Europe et les méharistes les plus aguerris sur une distance de 42,5 km dans les dunes et les steppes. Des jeux populaires se déroulent principalement sur la place H’naïech comme le hockey sur sable, le traditionnel jeu de balle aux bâtons et les courses de sloughis, en arabe signifiant un lévrier à poil ras. Les danses traditionnelles des M’razigs mais aussi des autres pays africains rythment le séjour, au cours duquel on a même l’occasion de connaître dans le menu des scènes de la vie au Sahara, comme le mariage traditionnel. Le musée du Sahara participe bien à la fête en aménageant un espace dédié à une foire de l’artisanat, et en accueillant différents artistes venus spécialement d’Afrique, d’Orient et d’Europe pour exposer leur art: peintures et photographies.
La maison de la culture de Douz donne, quant à elle, rendez-vous aux poètes arabophones et francophones, comme aux amateurs, en organisant des joutes de poésie populaire durant toute la période du festival. Les plantes médicinales du désert y sont exposées. Et en soirée, des animations y sont organisées avec spectacles et galas. Des colloques internationaux y sont également organisés. Mais le Festival est aussi et surtout une véritable incursion dans la vie sociale et culturelle des M’razigs qui peuvent inviter les festivaliers, au gré des circonstances et avec leur hospitalité légendaire, à boire un thé à la menthe sous leurs tentes recouvertes de peaux de chèvre ou à partir en promenade à dos de dromadaire. La nuit, si vous êtes chanceux, un vieux bédouin vous montrera la constellation des Filles de la Nuit (constellation des Pléiades) et la Chamelle avec son chamelon (la Grande et la Petite Ourse). Ainsi, La ville de Douz , depuis longtemps surnommée » la porte du Sahara » devient « la porte des rêves » avec ce Festival.
Histoire du festival
Premier événement du genre, fête du dromadaire, qui fait son apparition en 1910. Il est sous la forme de courses de dromadaires et de jeux traditionnels placés sous l’égide du résident général français. Après l’indépendance en 1956, Habib Bourguiba a tenu que le festival soit le plus ancien et le plus connu du pays. Ainsi, la première session a eu lieu en 1967. Il faut reconnaitre que c’est grâce à M’hammed El Marzougui que le festival a connu sa nouvelle forme. Cet homme a dédié sa vie à la transmission de la connaissance et de l’amour du mode de vie et des traditions nomades. Avec la participation de pays arabes et africains depuis 1981, le festival prend une dimension internationale
Déroulement
Une fois la cérémonie officielle d’ouverture est terminée, les principales manifestations se déroulent sur la place Hnaiech entourée de tentes bédouines : courses et combats de dromadaires, fantasia, cérémonies de mariages traditionnels bédouins ou encore chasse au chiens sloughi. Dans la soirée, on trouve des des groupes venus de pays étrangers exécutant des chants, musiques et des danses populaires. Il reste à noter que l’évènement principal est le concours annuel de poésie, sous l’égide du poète Abdellatif Belgacem Marzoughi. On l’organise pour le but de prolonger la vie de cette tradition culturelle très aimée des sociétés du sahara.
