Bâtie en style gothique flamboyant dans la période allant du XIVe au XVIe siècle, La basilique Saint-Michel de Bordeaux est l’un des principaux lieux de culte catholique de la ville, dans le sud-ouest de la France. Elle partage avec la cathédrale Saint-André la particularité d’être dotée d’un clocher indépendant du sanctuaire ou campanile. S’élevant à une hauteur de 114 mètres, il est considéré comme le plus haut du Midi de la France et comme l’un des plus hauts de l’hexagone. Sa base conserve une crypte qui servit longtemps d’ossuaire, puis de lieu d’exposition pour des « momies » exhumées au XIXe siècle lors de l’aménagement de l’ancien cimetière paroissial, actuellement, la place Meynard. Classée monument historique dès 1846, l’église Saint-Michel qui est devenue basilique mineure en 1903, est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998 au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.
Caractéristiques architecturales
La basilique mesure 75 mètres de long sur 38 mètres de large, présentant un plan en croix latine à triple vaisseau. La nef, haute de 23 mètres, compte quatre travées et est entièrement couverte d’une voûte d’ogives oblongue, de même que les bas-côtés. Un large transept saillant sépare symboliquement la nef du chœur, formé de trois travées et qui reprend les dispositions de la nef. Trois absidioles polygonales ferment l’ensemble. Les bas-côtés sont doublés d’une série de 17 chapelles latérales, chacune d’elle étant dédiée à une confrérie ou à une corporation. Nombre de ces chapelles conservent des œuvres d’arts. Ainsi, la chapelle Saint-Jacques, construite de 1470 à 1475, possède un retable en bois du XVIIe siècle. Celui-ci est orné en son centre d’un tableau représentant « l’apothéose de Saint-Jacques » (1632). La chapelle abrite par ailleurs le tombeau d’un jacquet, la chapelle étant dédiée aux pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Plus loin, la chapelle de Ferron est ornée d’une composition sculptée reprenant le thème de la déposition de croix (1493). Une autre chapelle est dédiée à Sainte Catherine, patronne des mariniers. La basilique renferme d’autres œuvres d’art, parmi lesquelles, on note une pietà datée de la fin du XVe siècle et une sculpture représentant Sainte Ursule abritant sous son manteau les vierges martyres de Cologne. Dans la nef, une chaire du XVIIIe siècle alliant bois d’acajou et panneaux de marbre est surmontée d’une statue de Saint Michel, patron de l’église. De larges baies à remplage flamboyant éclairent la basilique avec des vitraux qui datent pour l’essentiel des XVIe siècle, XIXe et XXe siècles. Parmi les plus anciens notons ainsi un « arbre de Jessé » où dominent les tons rouges, jaunes et bleus. Les vitraux du chœur, dus à l’artiste Max Ingrand, remplacent des verrières du XIXe siècle détruites par les bombardements. Plusieurs dalles numérotées ou gravées situées dans la nef témoignent de la coutume longtemps en vigueur consistant, pour les plus aisés, à se faire inhumer dans l’église, une pratique qui tombe peu à peu en désuétude au cours du XVIIIe siècle.
Situé à plusieurs dizaines de mètres du portail principal, le clocher réalisé par l’architecte Jean Lebas, forme une structure indépendante du sanctuaire. Cantonné de contreforts et de pinacles, il supporte une flèche ajourée édifiée de 1861 à 1869 par Paul Abadie. Le clocher abrite un carillon de 22 cloches. Etant haute de 114,60 mètres, elle est le plus haut clocher du midi de la France.
Les Orgues
Le buffet d’orgue, de style Louis XV, est construit de 1762 à 1765 par Cessy et Audebert. Comptant 41 jeux pour trois claviers et un pédalier, les grandes-orgues, œuvres de l’organier Micot, ont été restaurées à plusieurs reprises, et notamment reconstruites par Joseph Merklin en 1865. Le buffet est classé par les monuments historiques en 1846, tandis que la partie instrumentale l’est depuis 1987.
Le Carillon
C’est un carillon de 22 cloches (bien que ce nombre soit inférieur à celui de 23 requis par la fédération nationale des carillons).
Momies
Découvertes lors des travaux de terrassement de l’ancien cimetière paroissial en 1791, les momies participent à la célébrité de la crypte située sous le clocher. Plusieurs dizaines de corps conservés par le sol argileux sont ainsi exhumés et placés en cercle dans la crypte, rapidement transformée en une sorte de musée. De nombreux curieux sont attirés par les momies. Parmi ces curieux, citons Victor Hugo qui visite la crypte en 1843, suivi de Théophile Gautier quelques années plus tard. Il est à rappeler que la crypte est fermée en 1979, les momies étant de nouveau inhumées, cette fois au cimetière de la Chartreuse.