Surnommée « L’ile des rêves », depuis Homère, le charme de Djerba (orthographiée également Jerba) n’a jamais cessé d’être chanté. Destination touristique privilégiée, l’île des Lotophages (Dans la mythologie grecque, les Lotophages sont un peuple imaginaire cité dans l’Odyssée d’Homère, surnommé « le Poète » par les Anciens) est dotée d’un charme exceptionnel.
La douceur de son climat est légendaire et son architecture tout à fait typique. L’air y est si doux qu’il « empêche de mourir » écrivait Flaubert. Dans le passé, les Carthaginois lui donnèrent le nom de Meninx. Ile-jardin où la nature est calme et la vie imperturbable. Dans son arrière-pays, Djerba a pourtant son caractère, ses traditions, ses usages et sa pudeur.
Située au sud-est du golfe de Gabès au sud-est de la Tunisie, Djerba, est une île de 514 km2 (25 kilomètres sur 20 et 150 kilomètres de côtes). C’est la plus grande île des côtes d’Afrique du Nord. Sa principale ville, Houmt Souk, rassemble à elle seule 44 555 des 139 517 habitants « Djerbiens ».
Ulysse l’aurait traversée, les Carthaginois y fondèrent des comptoirs de commerce, les Romains y construisirent plusieurs villes et y développèrent l’agriculture et le commerce portuaire. Passée successivement sous domination vandale, byzantine puis arabe, Djerba est devenue depuis les années 1960 une destination touristique privilégiée. Elle demeure marquée à la fois par la persistance de l’un des derniers parlers berbères tunisiens, l’adhésion à l’ibadisme d’une partie de sa population musulmane et la présence d’une communauté juive dont la tradition fait remonter la venue à la destruction du Temple de Salomon. L’île abrite aussi la plus ancienne synagogue d’Afrique, la Ghriba (reconstruite en 1920), où viennent chaque année en pèlerinage des milliers de Juifs à la mi-mai.
L’île est reliée au sud-ouest par un bac qui conduit d’Ajim à El Jorf et au sud-est par une voie de sept kilomètres entre la localité d’El Kantara et la péninsule de Zarzis et dont la première construction remonterait à l’époque romaine et plus spécialement au 3ème siècle av. J.-C.
Le Menzel (appelé également « Houch »), l’habitat traditionnel, constitue l’une de ses empruntes. L’architecture des mosquées, des puits et des ateliers de tissage sont également d’un style original et particulier. Le Menzel est une sorte d’enclos comprenant jardin, étable, cour de ferme aux côtés de la maison d’habitation.
Histoire
La légende de Homère raconte que: « Djerba est la première île où, dans l’Odyssée, fait échouer Ulysse et ses compagnons, égarés en mer de retour de la guerre de Troie (vers 1185 av. J.-C.); pour avoir goûté au lotos (fruit doux comme le miel qui plonge tous ceux qui en dégustent dans les délices d’un bienheureux oubli qui efface tous les soucis de l’existence). Ulysse, que ce fruit miraculeux aurait plongé dans une heureuse amnésie, a peine à quitter l’île des Lotophages (les mangeurs de lotos).
Djerba dépendait certainement de Carthage. Les Carthaginois fondent plusieurs comptoirs, le plus important étant Meninx, sur la côte sud-est de l’île, qu’ils transforment en haut lieu d’échanges commercial parmi les plus importants du bassin méditerranéen, y aménageant des ports pour les embarcations et l’utilisant comme escale dans les parcours de la Méditerranée. Outre la culture de l’olivier, l’île abritait plusieurs ateliers de poterie, plusieurs pêcheries, et développait la teinture de pourpre à base de murex, qui faisait la renommée de l’île. Important relais vers le continent Africain, l’ïle avait connu ainsi plus d’un demi-millénaire de prospérité avec les Phéniciens.
Les premiers contacts avec les Romains ont lieu lors de la Première Guerre punique, au cours d’opérations que ceux-ci mènent contre Carthage. La première, véritable expédition navale commandée par Cnaeus Servilius Caepio, était envoyée à Djerba en 253 av. J.-C.19. Une deuxième, commandée par le consul Cnaeus Servilius Geminus, avait été lancée en 217 av. J.-C., durant la Deuxième Guerre punique, l’année même de la bataille du lac Trasimène disputée entre Carthage et Rome en Italie.
Deux empereurs romains, Trébonien Galle et son fils Volusien, sont natifs de Djerba. Un décret romain de l’an 254, mentionne l’île dans l’expression « Creati in insula Meninge quae nunc Girba dicitur ». Ce fut la première trace connue de l’utilisation du nom de Girba. Au milieu du 3ème siècle, une basilique fut construite dans ce qui est alors l’évêché de Girba et dont les ruines peuvent être identifiées près d’El Kantara et d’où provient un beau baptistère cruciforme conservé au musée national du Bardo.
Des prospections archéologiques récentes ont révélé 250 sites archéologiques incluant de nombreuses villas puniques et romaines.
Après les Romains, est envahie ensuite par les Vandales et les Byzantins , elle fut ensuite conquise par les Arabes en 667 . Trois siècles plus tard, l’invasion des Kharejites-Ibadhites précipita l’île dans une période de guerre civile entre deux ordres. L’île est alors le témoin de luttes entre factions musulmanes et se rallie finalement au parti des kharidjites.
Au XIe siècle, l’île devient indépendante à la suite de l’invasion par les Tribues de Bani Hilal venus d’Égypte et se spécialise dans la piraterie. C’est à la même époque que la présence d’une communauté juive y est historiquement attestée pour la première fois par une lettre de commerce provenant de la Guenizah du Caire.
Djerba a vu ensuite se succéder Normands de Sicile, Aragonais, Espagnols et Ottomans durant quatre siècles. De cette période subsistent de nombreuses petites mosquées (certaines souterraines) dont les premières datent du XIIe siècle, ainsi que deux forts imposants.
Vers 1500, l’île passe sous influence ottomane suite à une accord avec le souverain hafside pour le contrôle de l’île, qui devient la base d’une importante flotte de navires de son escadre. En 1511, des troupes venant d’Espagne, attaquent Djerba pour y établir une forteresse qui appuierait les conquêtes d’Oran, Bougie, Alger et Tripoli ; mais elles subissent une défaite.
L’île est finalement placée sous souveraineté espagnole, mais sans occupation durable. Elle redevient une base temporaire pour Kheireddine Barberousse, l’une des principales bases des corsaires ottomans et nord-africains.
Djerba fut au XVIe siècle le pied-à-terre de pirates dont les plus célèbres se prénommaient Dragut et les frères Barberousse (Arudj, Khizir et Isaak). En 1551, lors d’une expédition organisée par les chevaliers de Malte et le vice-roi de Naples contre lui, Dragut est bloqué dans un canal djerbien mais parvient à échapper. Une flotte européenne, principalement composée de navires espagnols, napolitains, siciliens et maltais, sous la direction de Juan Luis de la Cerda, occupe à son tour l’île en 1560 pour l’aménager en base d’opération contre le pouvoir de Tripoli. C’est dans ce contexte de rivalité pour le contrôle de la Méditerranée qu’une bataille navale oppose au large de l’île, durant cinq jours du 9 au 14 mai 1560, cette flotte à la flotte ottomane menée par Piyale Pacha et Dragut. Durant cette bataille marquante, la flotte Ottomane coule trente navires chrétiens et emprisonne près de 5 000. La petite garnison chrétienne de l’île est exterminée après une farouche défense et ses ossements amoncelés en une pyramide, la « Tour des crânes » qui subsiste jusqu’en 1846.
À partir du XVIIIe siècle, le malékisme se répand sur l’île aux côtés de l’ibadisme tandis que la langue berbère perd peu à peu du terrain face à la langue Arabe.
En 1846, Ahmed Bey décide l’abolition de l’esclavage en Tunisie. L’acte affecte alors l’économie de l’île qui était l’un des principaux centres tunisiens du commerce des esclaves.
Djerba reste sous domination ottomane jusqu’en 1881, date à laquelle la Tunisie passe sous protectorat français à la suite du bombardement de l’île. Le 28 juillet 1881, les troupes françaises occupent Borj El Kebir, à Houmt Souk, et y restent jusqu’en 1890, date à laquelle l’administration de l’île passe à l’autorité civile.
En 1956, la Tunisie accède à l’indépendance et Djerba devient une délégation dépendant du gouvernorat de Médenine. Le visage s’est beaucoup transformé à partir années 1960 par la construction d’une importante zone hôtelière, extension de l’aéroport qui devient international, aménagement des zones urbanisées, élargissement des routes et installation de pylônes électriques.
Le site
L’île de Djerba, à environ 500 kilomètres de Tunis, dépend administrativement du gouvernorat de Médenine. De part et d’autre, deux avancées du continent la rapprochent à l’ouest et à l’est. Vers le large, l’extension de la plage de Mezraya (Sidi Mahrez) forme une presqu’île, Ras Remal, qui est l’un des sites touristiques importants de l’île. La superficie de l’île est d’environ 514 km2. Les côtes s’étendent sur 125 kilomètres. Les trois péninsules marquent les points les plus rapprochés du continent dont l’île est séparée par le canal d’Ajim et celui d’El Kantara.
Jadis rattachée au continent, Djerba s’apparente beaucoup par la régularité de sa topographie et de sa structure géologique au relief tabulaire qui marque le littoral méridional de la Tunisie. L’île est plate, l’altitude moyenne y est de 20 mètres.
Le littoral est caractérisé par des côtes basses, les plages de sable fin et doré, s’étendant principalement entre Ras R’mal et Borj El Kastil.
Climat
Le climat est doux toute l’année. Bien que le climat soit de type méditerranéen, il est à tendance semi-aride. La température annuelle moyenne y est de 19,8 °C, les moyennes mensuelles ne dépassant guère 30 °C ni ne descendant au-dessous de 8 °C. En été, la moyenne maximale atteint 32,7 °C mais la chaleur se trouve atténuée par la brise marine, tandis qu’en hiver, les moyennes mensuelles dépassent 12 °C. On parle ainsi de la « cinquième saison » à Djerba.
Architecture et urbanisme
Le bâti traditionnel est en général, isolé et dispersé ; il se structure selon une organisation hiérarchique de l’espace basée sur le Menzel terme signifiant « maison » en arabe et décrivant les espaces résidentiels et fonctionnels dans lesquels vivent les familles. Celui-ci constitue la cellule de base de l’habitat fédéré autour de la mosquée.
Le Menzel, organisé généralement selon un principe défensif, est formé d’une ou de plusieurs unités d’habitation appelés Houch, entourées de vergers et de champs, auxquelles peuvent s’ajouter greniers, huilerie (souvent souterraine) ou atelier de tissage et pourvues d’un nombre variable de puits ou de citernes. Entouré de d’une « Tabia » (hautes levées de terre). Traditionnellement, le Houch pouvait abriter trois générations. Il ne comporte pas de fenêtres sur l’extérieur, celles-ci ouvrant sur une grande cour intérieure. Autour de la cour, s’articulent les pièces (parfois divisées au moyen de cloisons internes, de portes ou de simples rideaux). On trouve souvent dans ces pièces une ou plusieurs « Sedda » ou « Doukana », alcôves surélevées utilisées comme chambre à coucher.
La « Skifa », située à l’entrée du Houch, est la pièce qui réunit les habitants et sert à recevoir les voisins et les visiteurs. Pour les visiteurs de marque, les familles aisées disposent en général d’un makhzin dhiafa indépendant ou rattaché au Houch et donnant souvent sur l’extérieur. L’utilisation de voûtes et de coupoles est très courante car elle permet de modérer la chaleur. L’ameublement est en général simple et austère. Des matelas souvent utilisés, posés directement sur des nattes (Hsira) ou sur des estrades ou banquettes en maçonnerie.
Compte tenu de la faible pluviométrie dans la région et de la rareté de l’eau potable à l’époque, les habitants, comme dans plusieurs régions de la Tunisie, ont pris l’habitude de construire des citernes qu’ils appellent Faskia ou Majel, généralement souterraines, de forme cubique, qui prennent la forme d’une grande carafe évasée construite le plus souvent dans la cour intérieure de la maison pour y la collecte des eaux de pluie. Les Majel et les Feskia reçoivent l’eau de pluie recueillie sur les toits des habitations, leurs terrasses et leurs cours. Pour l’entretien, l’espace est passé à la chaux vive tous les ans avant la saison des pluies afin de garantir une certaine hygiène. Ce système de collecte d’eau pluviale existait déjà à l’époque romaine, de grandes citernes ayant été découvertes à Meninx.
Les couleurs dominantes des anciennes habitations locales sont le blanc vif pour les murs et les toits, le bleu ciel ou parfois le vert bouteille pour les portes et les fenêtres.
Il existe plusieurs Fundouk à l’architecture particulière, réunis dans l’ancien quartier maltais de Houmt Souk, entre la mosquée Turque et l’église catholique et dont certains ont été transformés en petits hôtels ou auberges. Certains Fundouks existaient à Djerba depuis le XIVe siècle.
Gastronomie et art de vivre
A Djerba on peut découvrir des traditions originales d’une grande richesse. Longtemps le métier de bijoutier fut l’exclusivité des Djerbiens juifs, on y découvre une qualité et un savoir-faire en matière de bijoux assez particulière. Des costumes traditionnels, jusqu’aux chapeaux caractéristiques de certains villages comme Guellala, une gastronomie variée et les particularités de sa musique sont à l’image de la diversité de la population de l’île, de ses langues et de son histoire.
Certaines traditions sont en relation avec les temps forts du calendrier religieux et tout particulièrement le ramadan chez les musulmans. Ainsi, chez plusieurs Djerbiens ibadites la jeune fille qui jeûne pour la première fois (dès la puberté) est reçue à dîner pendant tout le mois par ses parents et amis et reçoit des cadeaux destinés à son trousseau de mariage.
Avant l’essor touristique, l’économie de l’île était basée sur le commerce et l’agriculture et plus particulièrement la culture du blé, de l’orge, des lentilles et du sorgho qui constituaient la base de l’alimentation chez les habitants. Plusieurs variétés de couscous y sont populaires tel que le couscous d’orge (Chaïr), de blé (Kamh), généralement préparés aux légumes, au poisson ou à la viande séchée et conservée dans de l’huile d’olive et les petits anchois séchés (ouzaf) sont des spécialités de l’île.
La « Zamita », la « Bsissa », le « Sahlob » sont parmi les plats préférés et populaires, consommées par les Djerbiens au petit déjeuner. La « Zamita » est une préparation à base d’orge grillé, de fenugrec et d’épices, au goûter voire en repas principal, accompagnée de légumes crus ou en salaison ou de fruits (raisins ou grenades).
La gastronomie a une tendance frugale et varie selon les localités, même si la cuisson à la vapeur est la préférence prédominante. Ainsi, pour le couscous, la semoule est cuite à la vapeur de même que le poisson ou la viande et les légumes assaisonnés d’épices. On utilise un couscoussier en terre cuite à deux étages, typique de l’île, appelé Keskess. Le riz djerbien, spécialité originaire de l’ïle est également cuit à la vapeur mélangé avec des petits morceaux de viande, de foie et légumes émincés et assaisonnés au riz légèrement trempé à l’avance, l’ensemble étant ensuite cuit à la vapeur.
Malgré la disponibilité des frigo modernes, le séchage de la viande et une tradition très pratiqué sur toute l’île : la viande coupée en tranches fines (Kadid), généralement à l’occasion annuelle de l’Aïd Al Idha, est assaisonnée de sel et enduite d’huile (afin d’en éloigner les mouches et les insectes), ensuite séchée au soleil puis bouillie dans l’huile d’olive, conservée et utilisée pour la préparation de plats typiques.
Le principal boisson typique du Sud Tunisien est le « Legmi ». C’est la sève de palmier qu’on peut consommer fraiche comme jus ou que certains laissent se transforme en vin de palme durant quelques journées compte tenu d’une fermentation naturelle très rapide. Le thé vert à la menthe ou le thé noir parfumé aux feuilles d’une variété de géranium se boit sucré, après les repas.
Le mariage traditionnel
Vu que les distractions étaient rares, les mariages, qui se célèbrent surtout durant la période estivale, généralement après la récolte du blé, sont attendus en particulier chez les femmes pour lesquels il représente une occasion de défoulement et de rencontre. Le mariage traditionnel se célèbre souvent sur plusieurs jours et compte plusieurs cérémonies.
Les familles des futurs époux organisent des festivités séparées et ce n’est qu’à l’aube de la dernière journée qu’elles se rencontrent pour fêter ensemble le mariages. Les cérémonies pour femmes sont animées par des musiciennes et en général, les hommes n’y accèdent pas. En revanche, les femmes, autrefois voilées, peuvent accéder aux soirées musicales organisées pour les hommes.
La Berboura est une cérémonie particulière à l’île et qui aurait des origines païennes, avait souvent lieu : le futur époux, abrité par un Beskri et accompagné de ses proches parentes et de ses amis, rend une visite rituelle à un olivier d’où il détache un rameau avec lequel il frappe symboliquement les célibataires présents. Le jour suivant, le contrat de mariage est signé et une cérémonie de coiffure est organisée chez la mariée.
Après une dernière soirée de musique et de danse rassemblant les deux familles, la mariée est portée chez son mari à dos de chameau, dans la Jahfa, accompagnée de ses invités et de musiciens en costume traditionnel dansant et jouant du Tbal et de la Zokra, suivie de son trousseau porté par d’autres chameaux.
Tourisme
Djerba assume sans complexe sa vocation de destination touristique de premier plan. Durant toute l’année, les hôtels, les clubs et les maisons d’hôte de l’ïle accueillent plusieurs centaines de milliers de touristes venant du monde entier. Ces vacanciers reprennent souvent l’avion en n’ayant vu que les plages de carte postale de la côte et les échoppes touristiques de Houmt Souk, le chef-lieu. Dommage, car l’île a bien d’autres attraits surtout qu’elle s’est forgé, au fil des siècles, une identité puissante, comme en témoignent son habitat et son organisation sociale.
Appréciée de tous temps pour ses magnifiques plages, ses forêts de palmiers et ses habitations typiques blanchies à la chaux et aux toits bombés, les hôtels de Djerba totalisant une capacité d’accueil de plus 40.000 lits. Vous avez donc le choix ! Les hôtels et les maisons d’hôtes rivalisent d’idées pour proposer une décoration plus originales et plus créative, des cures de relaxation, des soins de thalassothérapie et de spa de haute qualité, des massages. En plus des baignades à la plage et des excursions, on peut pratiquer de multiples activités sportives et de loisirs comme des randonnées à cheval ou à dos de chameau, du vélo, le tennis, du ski nautique du quad…
Guellala
La petite ville de Guellala, située dans le sud de l’île de Djerba, est très célèbre dans tout le pays pour ses poteries. Grâce aux riches gisements d’argile environnants, cette activité existe depuis plusieurs millénaires. Aujourd’hui, Guellala est un grand village composé de quartiers. Chaque quartier est divisé en familles au sens large du terme, c’est à dire toutes les personnes portant le même nom. à l’époque de la domination carthaginoise, la cité de Haribus, située à l’ouest de l’actuelle Guellala, était un comptoir commercial important. Toutefois, la production de poterie avait prospéré à l’époque Romaine et plus particulièrement celle de grandes jarres dans lesquels on exportait l’huile d’olive servant entre-autres à l’illumination.
Le musée de Guellala, inauguré en 2001, expose des collections sur le patrimoine Djerbien. Il surplombe le village de Guellala situé sur le point culminant de l’île. Avec plus de 4 000 m2 d’exposition, il offre une série de pavillons indépendants développant chacun un thème: traditions et coutumes, musique, fêtes, , artisanat, mythes et légendes, mosaïques ou encore calligraphie arabe.
Au Musée du patrimoine de Guellala, les visiteurs y passent d’agréables moments. C’est un lieu idéal pour pour les visiteurs qui veulent découvrir les traditions et les coutumes de Djerba. Conçu sur plusieurs salles, le musée est une jolie balade à travers les saisons, les cérémonies, les rituels, les mythes, les légendes, l’artisanat… L’espace ouvert est très agréable et sa structure architecturale est inspiré d’un Menzel typique de l’île. Les touristes s’y réjouissent à la vue d’un vrai chameau et la découverte de l’huilerie traditionnelle.
Mention spéciale pour le jardin composé de plantes aromatiques comme le géranium odoriférant, le romarin et d’autres plantes spécifiques à la région méditerranéenne. A la sortie du musée, une association de mosaïstes vent des souvenirs soigneusement travaillées.
Le musée de Guellala reçoit environ 100 000 visiteurs par an
Adresse : Route du musée – 4155 Guellala
Horaires : En été : 08h00-22h00. En hiver : 08h00 18h00
Droits d’entrée : 3 Dinars
Durée estimée d’un visite: une heure
Houmt Souk
Au cœur de l’ïle, Houmt-Souk, sa plus grande localité, est aussi l’une des plus jolies cités du pays ; un véritable plaisir des yeux. Avec son abondance de cafés et de terrasses, de tapis, de souvenirs et d’artisanat divers, Houmt-Souk a de quoi satisfaire les demandes les plus exigeantes. Marque de fabrique de la ville, les anciens Fondouks, agencés autour d’une cour centrale, ont été transformés en hôtels pour répondre à cette incroyable affluence touristique.
La ville de Houmt Souk s’est développée sur l’emplacement d’une ancienne ville romaine Girba, lieu de naissance de deux empereurs romains, Trébonien Galle et son fils Volusien; elle a donné son nom à l’ensemble de l’île. La mer borde la ville du coté nord ; la profondeur des fonds marins est faible au large. Il faut s’éloigner d’environ neuf km des côtes pour atteindre une courbe de moins 5 mètres.
La promenade dans les rues de Houmt Souk est agréable, bordées de maisons aux façades blanches, égayées par des plantes et des échoppes aux produits colorés. Le souk, au cœur de la ville, est particulièrement animé. Houmt-Souk est une ville agréable.
L’une des spécificités de Houmt Souk est qu’on y trouve plusieurs petites synagogues à la Hara Kbira (quartier jadis exclusivement juif). De plus, une église catholique de style maltais a été érigée en 1848 dans l’ancien quartier maltais des vieux fondouks, en plein centre de Houmt Souk, par un prêtre de la mission de saint Vincent de Paul. Dédiée à saint Joseph et faisant partie de l’archidiocèse de Tunis, elle a été reconsacrée en 2006. Il existe aussi une église grecque orthodoxe qui se trouve à proximité du port (actuelle marina), juste derrière l’hôtel Lotos, dédiée à saint Nicolas, patron des pêcheurs, fondée vers 1890.
Le restaurant Essofra cuisine les spécialités tunisiennes délicieuses en fonction des produits du marché, accueil agréable et bon rapport qualité prix, mieux vaut réserver.
Le Musée du patrimoine traditionnel de Djerba
Installé dans un ancien sanctuaire consacré à un saint homme, Sidi Zitouni, le musée des arts et traditions populaires de Houmt Souk a été aménagé à la fin des années 1970. Dans style architectural est typiquement local, la Zaouïa est surmontée de coupoles couvertes de tuiles vertes vernissées, aux murs agrémentés de décors en stuc ciselé et de carreaux en céramique, au sol pavé de carreaux en terre cuite très anciens. Le monument est un sanctuaire de style mauresque construit au XVIIIe siècle sous l’instruction du caïd de l’île de l’époque. Il abrite le cénotaphe du Cheikh Abou Baker Zitouni, un savant théologien sunnite.
Ce musée permet de découvrir les richesses culturelle et folkloriques de l’île et abrite des collections d’objets d’un artisanat qui a fait la réputation de l’île et constitué, des siècles durant, sa principale richesse manufacturière: costumes de divers groupes sociaux, bijoux fabriqués par les artisans juifs et musulmans, exemplaires du Coran ou encore ustensiles de cuisine, de la poterie et des objets en bois ouvragé.
Connu sous le nom de Musée des Arts et Traditions Populaires, le 17 décembre 2008, devenu musée du patrimoine traditionnel de Djerba, il a rouvert après des travaux d’extension et de réaménagement dans un ensemble comprenant, outre la zaouïa restaurée, un nouveau bâtiment de 2 000 m2 reprenant l’architecture traditionnelle de l’île.
On y trouve également une très belle collection de costumes traditionnels djerbiens et une autre de bijoux traditionnels juifs et musulmans. un atelier de potier avec tous ses accessoires a été reconstitué dans une annexe, ainsi qu’une précieuse collection d’objets en terre cuite.
Horaires d’ouverture:
Du 16/09 au 31/03 : 09.30 – 16.30
Du 01/04 au 15/09 : 09.00 – 18.00
Fermé le vendredi
Droits d’entrée: 7 Dt
Bordj el Kabir
Le Borj El Kebir est un fort historique, avec une muraille d’environ dix mètres de hauteur, construit sur le front de mer, sur les ruines de l’ancienne cité de Girba. A l’origine il était entouré d’un fossé d’environ douze mètres avec un pont-levis qui servit d’entrée. Sa construction remonte à 1432. Une stèle en marbre relative à ses travaux, scellée primitivement dans l’un des murs intérieurs de l’entrée du fort, est actuellement exposée au musée national du Bardo.
Le monument a été récemment restauré et transformé en musée. Dans l’une de ses salles, on trouve une exposition des découvertes effectuées lors des fouilles et qui relate son histoire. Une vue panoramique du haut des remparts permet de voir le port et un obélisque de neuf mètres de haut et qui rappelle l’emplacement du Borj-er-Rous, « la Tour des crânes » construite par Dragut, avec les ossements de ses adversaires, à la suite de sa victoire lors de la bataille navale de Djerba. La tour avait la forme d’une pyramide. Elle a disparu en 1848, sur l’ordre du Bey de Tunis et les ossements ont été inhumés au cimetière chrétien de Houmt Souk.
Pour ceux qui aiment l’histoire, l’endroit est sympathique, la couleur des pierres, au bord de la mer, près de la marina et du port de Houmt Souk. Le monument offre de belles vues du sommet sur le port et la ville.
Fondouks traditionnels pour un séjour authentique à Djerba
L’une des particularités de Houmt Souk, c’est l’existence de quelques fondouks, dans le centre de la ville. La construction de la plupart de ces édifices a été réalisée entre le 16éme et le 19éme siècle. Ces bâtiments étaient adaptées pour accueillir les négociants étrangers et leurs marchandises. L’architecture de ces fondouks est facilement typique. Tout d’abord ces bâtiments sont toujours fortifiés, construits en pierre de schiste, les murs sont massifs d’environ 80 cm d’épaisseur. L’entrée d’un fondouk est précédée d’un porche et d’une grande porte battante. Cette entrée principale (Skifa) donne accès à une cour centrale. La plupart des fondouks sont constitués d’une cour rectangulaire à ciel ouvert, au centre se trouve un puits ou une citerne d’eau (Majel).
Au tour de la cour centrale s’agencent des chambres d’hôtes sur deux niveaux souvent avec des arcades. Le rez-de-chaussée était destiné à l’entrepôt des marchandises et aux bettes, l’étage servait à l’hébergement des commerçant ou des visiteurs de passage. Les chambres sont plus profondes que larges, aérées et éclairées par des trous percés à la hauteur du plafond semi-cylindrique en forme de Kobba pour modérer la chaleur.
Aujourd’hui la plupart des fondouks ont été restaurés, rénovés et équipés (climatisation…) offrant ainsi un confort permettant à des touristes de passer un agréable séjour. Les visiteurs peuvent admirer son architecture. D’autres Fondouks ont été transformés en restaurants typiquement tunisien, ou en galerie marchande.
Midoun
Midoun constitue la capitale touristique de l’île car elle se situe à proximité de la zone hôtelière qui s’étire sur plus de vingt kilomètres du littoral nord-est. Avec plus de 40 000 lits, la zone touristique de Midoun est l’une des plus importantes stations balnéaires de Tunisie.
Le café Chichkhan à Midoun offre au visiteur un décor typiquement tunisien et soigné , idéal pour savourer un thé à la menthe ou pour fumer la Chicha aux arômes de pomme, de pastèque, de noix de coco ou à l’ananas ou juste pour profiter de la belle ambiance.
Ajim
Située sur une formation rocheuse, Ajim est la ville Djerbienne la plus proche du continent dont la sépare le canal d’Ajim d’environ 2,5 kilomètres de large et auquel elle est reliée par un bac.
Ajim est le principal port de pêche de Djerba. Avec d’importantes cavités rocheuses, la mer est riche en poisson tel que le mérou, le pagre apoplectique mais aussi des poulpes et des seiches. La pêche aux éponges y était importante, surtout dans la fosse d’Ajim. Parmi les coutumes annuelles, Une fois par an, tous les pêcheurs d’Ajim s’associent pour pêcher pour leur marabout et pour les vieux pêcheurs qui ne peuvent plus travailler.
Le village Djerba Explore
Implanté sur une superficie de douze hectares, dans la zone touristique de Midoun, le village parc Djerba Explore offre à la fois une vocation culturelle et attractive. C’est un endroit unique dans son genre dans tous le bassin méditerranéen. Coté culturelle ce parc reflète les traditions, les coutumes et le patrimoine de tout un héritage à travers l’histoire. L’autre coté est consacrée à l’attraction et au divertissement avec des cafés, des restaurants, des boutique, des soirées galas et sans oublier le parc où on peut visiter la ferme des crocodiles.
Ce complexe est intégré à un village djerbien type, reconstitué. A l’entrée du parc, le visiteur est attiré par une architecture unique dans son genre et un urbanisme typique de l’île. D’abord par les rues et les ruelles et aussi par les arcades et les porches. Les couleurs dominantes c’est le blanc et le bleu. Le premier reflète la sérénité et la douceur que vous pouvez sentir partout en Tunisie, et le deuxième exprime la joie de vivre. Ce village rappelle l’urbanisme de Djerba dont les activités étaient au tour d’une place centrale, alors dans ce parc on trouve des boutiques sous forme de souk présentent des produits artisanales de l’île et des bijoux. Durant l’été, les soirées sont animées par des spectacles de danses africaines et tunisiennes.
Le visiteur peut également découvrir une reconstitution du Menzel, habitation de l’île avec son style d’architecture typique. On peut également visiter un atelier de tissage traditionnel, un atelier de potier, l’huilerie, etc.
Le musée Lalla Hadria offre une riche collection d’objets d’arts tunisiens. Une collection de près de 1000 pièces influencées par l’art arabo-musulman du bassin méditerranéen durant 13 siècles. Ce musée comprend quinze salles divisées en deux sections : l’une consacrée à l’ensemble des cultures arabo-islamiques et l’autre aux Arts Tunisiens.
Un endroit à ne pas rater au parc du village Djerba Explore: « La ferme aux crocodiles« . C’est la plus grande ferme de crocodiles de toute la Méditerranée, comptant plus de 400 crocodiles du Nil (l’une des plus grandes espèces de crocodiliens) pouvant atteindre 7 mètres de long pour un poids de près d’une tonne. Sa morphologie en fait l’une des espèces les plus redoutables.
Horaires d’ouverture village
Ouvert tous les jours
Du 1er Oct au 31 Mai : 09h00 – 20h00
Du 1er Juin au 30 Sept : 09h00 – 02h00
Horaires de visite du musée, de l’héritage et des crocodiles
Du 1er juillet au 31 août: de 9 h à 19 h
Du 1er septembre au 30 juin: de 9 h à 18 h
La synagogue de la Ghriba
La version locale, dans son histoire la plus courante, rapporte que les premiers Juifs se seraient installés à Djerba après la destruction par l’empereur Nabuchodonosor II, en 586 av. J.-C., du Temple de Salomon, dont une porte aurait été incorporée dans la synagogue de la Ghriba.
La synagogue de la Ghriba abrite les descendants d’un petit groupe de réfugiés fuyant la Palestine en 584 av. J.C. Leur présence biblique s’est perpétuée à travers l’île en toute quiétude depuis plus de 26 siècles, exemple brillant de sagesse et de fraternité humaine.
Située au centre de l’île, rebâtie en 1920, la synagogue de la Ghriba est l’un des plus importants lieux de culte judaïque au monde. La Ghriba (signifie « l’étrange » en langue arabe et reflète le statut spécial de la synagogue dans les traditions juives de Tunis) est décorée dans un style oriental avec des faïences et des vitraux colorés. La synagogue de la Ghriba constitue l’un des principaux marqueurs identitaires des Juifs de Tunisie, l’une des dernières communautés juives vivantes du monde arabe. Elle fait l’objet d’un pèlerinage annuel, à l’occasion des fêtes de pâque juive (Lag Baomer), rassemblant plusieurs milliers de pèlerins du monde entier. Le monument constitue également l’un des principaux centres d’attractions touristiques de l’île de Djerba.
L’ambiance religieuse est entretenue par des lampes à huile et les chants psalmodiés. Les pèlerins de passage glissent aux Batlanim récitants, de petits billets qui implorent une guérison ou une réussite. Au mur, des ex-voto (Tableaux ou objets symboliques suspendus) en métal représentent des maisons, des vases et des étoiles de David sous une belle boiserie sculptée.
Le golf de Djerba
Situé à la zone touristique Sidi Mehrez de Midoun, le Djerba Golf Club est un superbe parcours rafraîchi par l’ombre des palmiers et des acacias, ainsi que par la brise marine puisqu’il est en bord de mer.
Le golf de 27 trous de Djerba Golf Club fut conçu par l’architecte anglais Martin Hawtree. Il combine de manière intelligente un terrain de golf de 18 trous «championship» et autre un terrain de 9 trous. Ce golf séduit par sa position géographique particulière car situé au milieu d’une palmeraie orientée vers la mer.
Construit dans un style arabo-mauresque, Le Club House est composé de plusieurs espaces: Hall d’Accueil, un salon privé, une boutique de golf et un Restaurant-Bar. Il ouvre sur une terrace panoramique, ensoleillée toute la journée et donnant directement sur le parcours. Le golf est destiné autant aux amateurs qu’aux professionnels et propose en outre un practice de 40 postes à double tee, 6 putting-greens.
- Location de matériel possible sur place.
- Voiturettes électriques, chariot, caddies
- Réservation obligatoire d’octobre à mai.
- Navettes Gratuites depuis les hôtels partenaires.
Informations pratiques
L’aéroport International de Djerba est situé à Mellita, à 9km à l’ouest de Houmt Souk. Il accueille chaque jour plusieurs vols directs en provenance de l’Europe.
Six lignes de bus traversent Djerba, reliant Houmt Souk à la zone touristique, à Midoun, à Adjim, à Guellala, à l’aéroport.
Commissariat Régional du Tourisme: Houmt Souk, avenue de l’environnement. Tél : 75 65 00 16
Syndicat d’initiative : Houmt Souk, place des Martyrs. Tél : 75 65 09 15
Clinique Echiffa (urgences) : Tél : 75 65 04 41
Hôpital Sadom Mokadem : Tél : 75 65 00 18