Tout au long du mois de décembre, l’esprit de Noel souffle sur la Moselle. C’est le Tourisme hivernal à Moselle avec ses saveurs inoubliables, décorations féeriques, plaisir d’offrir. Voici le temps de retrouver l’authenticité de ces fêtes traditionnelles de fin d’année qui font le bonheur des petits comme des grands.
Depuis tôt ce matin, une douce odeur sucrée s’échappe de la cuisine, Il suffit de fermer les yeux quelques secondes pour identifier tous ces merveilleux parfums : la cannelle et le girofle des petits gâteaux de Noel et du saint-Nicolas en pain d’épice, le zeste de citron des biscuits en étoile, l’amande des sablés et, surtout, la noix de coco des spritz dans lesquels Noël ne serait pas Noël en Moselle. Dorés et croustillants, natures ou légèrement aromatisés (noix de coco, amande, noisette ou citron), ils ont été, dès leur sortie du four. mis dans une grande boîte en fer à l’abri des gourmands ! Leur parfum, en revanche, s’est échappé de la cuisine et a fini par se mêler à celui du sapin. Trônant majestueusement dans le salon, celui-ci a revêtu sa plus belle et sa plus authentique parure de boules de Noël de Meisenthal. Bleues, rouges, orange et vertes. Certaines transparentes, d’autres argentées, quelques-unes décorées d’un bonhomme de neige, d’une étoile d’un sapin ou d’un flocon. Sans oublier celles en forme de pomme de pin ! Car c’est ici, dans ce petit village du Bitcherland. au Pays du verre et du cristal, que ces bijoux de lumière sont nés. On raconte qu’en 1858, une grande sécheresse et de mauvaises récoltes privèrent la Moselle de tous ses fruits d’arrière-saison (pommes, poires, noix, amandes, noisettes) utilisés pour décorer les branches des sapins. C’est alors qu’un verrier eut l’idée d’imiter ces fruits…en verre soufflé ! La magie des boules de Noël était née.
Chaleureuse atmosphère
Au pied du sapin, quelques bûches de bois superposées et de grosses pommes de pins servent de décor naturel à la crèche de Noël. Les enfants ont également confectionné des petits photophores qu’ils ont peint en rouge, en jaune, en oranger ajoutant ici et là quelques petits points de cire dorée. Le soir de Noël ces petites flammes illumineront la table des fêtes : verres en cristal de Saint-Louis, couverts de Baerenthal, service en faïence de Sarreguemines ou de Niederviller, brocarts. organdis, tulle, soie, taffetas… Une table qui appellera sûrement les mets les plus raffinés : des toasts au foie gras. des galettes de saumon fumé, un magret de canard aux épices de .Noël ou une chaponnette laquée au miel à la cannelle et l’incontournable bûche de Noel.
Marché de Noël
Derrière les fenêtres du salon, sur lesquelles on a peint en blanc des sapins et des étoiles, on voit la neige tomber. Un bonhomme de neige vient tout juste d’être terminé : il a une carotte à la place du nez, des cailloux pour les yeux et une branche d’arbre pour la bouche ; un vieux balai de paille entre les bras ! Autour de lui, tout est illuminé : les rues, les maisons, les jardins… A chaque fenêtre, u
ne guirlande électrique, sur chaque porte, une couronne de bienvenue. Les arbres scintillent et, sur la place, le marché de Noël s’agite et s’échauffe. Une douce odeur de vin chaud s’est répandue entre les chalets en bois où chacun se fraie un chemin pour acheter ses décorations de .Noël (couronne, santons, guirlandes…), ses chocolats, ses douceurs et ses cadeaux. Doucement, un chant de Noël s’élève et l’orgue de barbarie se met à jouer.
AUTOMNE : LA NATURE MAGNIFIEE
Samedi Premier effort, première récompense ! Parvenus à pied au sommet de la Côte de Delme (403 m), ancien oppidum gaulois, Marie et Mathieu Gautier découvrent les vallées de la Seille, de la Nied et de la Moselle. « C’est un panorama extraordinaire sur le massif forestier ! », s’exclame Mathieu, accoudé à la table d’orientation. Et surtout un point de départ idéal pour entrer dans le Saulnois », confie Marie. Le couple gagne la route de Château-Salins et fait un premier arrêt à Marsal, ancienne place forte qui assurait la garde des Salines au profit des évêques de Metz puis des ducs de Lorraine et, enfin, de la monarchie française. «C’est ici l’un des rares endroits en France où l’on peut voir des mares salées, zones humides où le sol est chargé en sel», explique avec |passion Mathieu. Après avoir franchi la Porte de France, occupée par le Musée du sel, les Gautier empruntent le petit sentier qui les mène directement sur Ies mares salées. Au centre, pointent les brins de Salicorne ou Passe-pierre, de couleur rouge à cette saison. « Toute cette végétation halophile est vraiment impressionnante ! », commente Marie. « Plus on s’éloigne de la source, plus la concentration en sel diminue et d’autres plantes apparaissent : des plantes typiques du bord de mer comme l’Aster maritime ou le Jonc de Gérard », lit-elle sur son guide. Mis en appétit, le couple improvise un pique-nique au milieu de ce magnifique paysage d’automne puis reprend la route en direction de l’étang du Stock. Dans le port municipal de Rhodes, une mini-croisière commentée d’une heure les attend à bord de « l’Abondance », un bateau de plus de 13 m de long sur 4 m de large. « C’est un moyen tellement agréable pour s’imprégner de l’atmosphère d’un site » apprécie Marie. De retour sur terre. l’appel de la forêt n’est plus très loin ! Le parc animalier de Sainte-Croix leur réserve bien des surprises. « Nous allons enfin savoir à quoi ressemble le brame du cerf », confie Mathieu. Pour ce grand rendez-vous avec la nature, les jeunes époux ont choisi la visite de 18 h, proposée uniquement le samedi, avec des guides spécialistes du comportement animal.
«Quel privilège de pouvoir observer une harde de 60 cerfs et biches tout en apprenant ! », commente Marie. La soirée s’achève dans le restaurant du parc autour d’un menu du bûcheron : soupe de pois cassés, pain de campagne, saucisse à cuire et part de tarte maison !
Dimanche. Après une bonne nuit réparatrice, les Gauthier sont tentés par une promenade lacustre et matinale repérée dans le topo-guide « La Moselle à pied » : une randonnée de 7 km qui démarre à Langatte, petit village situé de l’autre côté de l’étang. « L’appel du large ! » plaisante Mathieu, topoguide à la main. Le sentier suit la cornée de l’étang puis longe le chemin de halage du Canal des houillères de la Sarre. «On a vraiment l’impression de se trouver sur une digue qui avance sur la mer », s’étonne Marie, ravie de voir passer de jolis bateaux de plaisance. « Un vrai paysage de carte postale ! », approuve Mathieu, l’appareil photo dirigé vers la presqu’île de Rhodes où l’église peinte en blanc, » à la provençale », se reflète dans le miroir de l’eau. Le chemin quitte le halage pour rejoindre une large allée forestière entourée de chênes et de hêtres. La promenade s’achève au bon moment.
« C’est l’endroit parfait pour la pause déjeuner ! », se réjouit Marie en apercevant la plage de sable fin.
Le temps de reprendre des forces et les Gautier repartent à la découverte de l’étang de Lindre, l’un des fleurons de l’ornithologie en Lorraine…et en France. « Quelle quiétude ! », apprécie Mathieu, assis sur la digue face à l’eau, la forêt, les roseaux… A 14 h 30, les Gautier ont rendez-vous, ici même, avec Michel Hirtz, l’ornithologue du Domaine. « L’étang propose tous week-ends* des animations. Nous avons choisi celle sur les migrations d’automne pour comprendre pourquoi certains oiseaux quittent cet endroit à cette saison et pourquoi d’autres, au contraire, restent ici tout l’hiver », explique Mathieu, sûr d’apercevoir un Pyrargue à queue blanche, un aigle criard ou le faucon pèlerin. Cette délicieuse après-midi n’a cependant pas dit son dernier mot. Installés pour dîner à la table de Serge et Michèle Poiré, « Chez Michèle » à Languimberg, les Gauthier découvrent à leur grande surprise qu’ils dégustent un produit local : des filets de perche tout juste sortie de l’étang !