C’est à la suite de la création du diocèse de Nanterre le 9 octobre 1966, que l’ancienne église paroissiale de la ville fut érigée en cathédrale appelée de nos jours : La cathédrale Sainte-Geneviève-Saint-Maurice de Nanterre. Cette église a été entièrement reconstruite dans l’entre-deux guerres à l’initiative du chanoine Jules Froidevaux qui voulait doter le lieu de naissance de sainte Geneviève d’une basilique de pèlerinage digne de la sainte. Un programme iconographique ambitieux fut mis en place et conduit à la réalisation d’un ensemble unique de fresques des années 1930. À l’inventaire des monuments historiques, le clocher du xive siècle, seul élément subsistant de l’ancienne église, est classé depuis le 5 mai 1975 et le bâtiment est inscrit en totalité depuis le 23 septembre 2010.
Historiquement, la cathédrale sainte-Geneviève de Nanterre a été principalement construite entre 1924 et 1937 mais ses origines sont bien plus anciennes puisqu’une paroisse existait en ces lieux dès le iiie siècle. Après les troubles révolutionnaires pendant lesquels l’église devient un Temple de la Raison, le bâtiment est rendu au culte catholique et redevient église Saint-Maurice. De nombreux pèlerins sont guéris par l’eau du puits miraculeux, et des ex-voto ornent les murs de la chapelle. Cette chapelle de pèlerinage est reconstruite près du puits en 1880 et dès les années 1900, on pense à rebâtir également l’église paroissiale devenue trop vétuste et exiguë. En 1924, Jules Froidevaux, qui fut le curé de Nanterre, lance finalement un projet visant à doter le lieu de naissance de sainte Geneviève d’une « grande église de pèlerinage » à son nom. Il obtient du pape l’autorisation de renommer l’église Saint-Maurice qui devient église Sainte-Geneviève. Les architectes Georges Pradelle puis Yves-Marie Froidevaux planifient trois tranches de travaux : le transept est construit de 1924 à 1928 puis ce sont le chœur et la crypte entre 1934 et 1937. La façade et l’ancienne nef, à l’emplacement du parvis actuel, sont finalement démolies en 1972 en raison de leur mauvais état. Les travaux donnent lieu à des fouilles archéologiques mettant au jour des sarcophages mérovingiens, de forme trapézoïdale, la tête du défunt tournée vers Jérusalem. Une nouvelle façade est réalisée avec une porte monumentale de Pierre Sabatier en 1974. Pour redonner à l’édifice tout son éclat, une restauration intégrale est entreprise en 2012-2013. L’église actuelle a été construite dans le style romano-byzantin. Le transept est construit de 1924 à 1928, puis le chœur et la crypte de 1934 à 1937. La nef n’a pas été construite, la mort du chanoine Froidevaux et la Deuxième Guerre mondiale ayant empêché la réalisation de la troisième tranche de travaux initialement prévue.
Description de l’édifice :
Les murs et voûtes sont décorés de fresques dont les dimensions (plus de 1 000 m2 de surface totale), leur cohérence iconographique et stylistique ainsi que leur maîtrise technique en font un ensemble unique qui a motivé le classement du bâtiment. Les vitraux du déambulatoire sont réalisés par Louis Barillet. La façade en métal et en verre est réalisée par Pierre Sabatier en 1974 avec une porte monumentale en laiton embouti, étain et plomb sur le thème du buisson ardent.
Les différentes fresques
Fresques du chœur – Fresques de la nef – Fresques du déambulatoire – Fresques de sainte Geneviève – Fresque de l’autel de la Vierge – Fresques des chapelles nord. Il s’agit de « vraies » fresques puisque les peintures ont été exécutées directement sur l’enduit des murs alors qu’il était encore frais. Elles ont été réalisées entre 1926 et 1937 sous la direction du Maître Paul Baudoüin avec une iconographie riche et originale : la vie de sainte Geneviève, les paraboles de l’Évangile, les Béatitudes, le Sacré-Cœur de Jésus, le couronnement de la Vierge.
Concernant les vitraux, les sept du déambulatoire ont été réalisés par Louis Barillet pendant la deuxième tranche de travaux. Ils rappellent la Passion du Christ. Chaque vitrail illustre par trois symboles une étape de la Passion : de gauche à droite, l’Eucharistie, le Jardin des Oliviers, l’interrogatoire chez Caïphe, la comparution devant Ponce Pilate, la mort en croix au Calvaire, la mise au Tombeau et la Résurrection. Le grand vitrail (9 x 11 mètres) coloré de la façade sud est une œuvre de l’abbé Paul Buffet. Il représente cinq scènes de la vie de la Vierge Marie avec son fils Jésus : la nativité du Christ, la fuite en Égypte, Jésus travaillant à Nazareth, les noces de Cana et la crucifixion du Christ. Elles sont entourées de quinze scènes de l’Évangile méditées dans le chapelet. Quant aux vitraux de la partie nord du transept, ils ont été réalisés en 2013 par les ateliers Duchemin. Il s’agit de rectangles jouant sur des nuances de bruns.
L’orgue : celui de 1974 (ateliers Benoît-Sarélot), a été rénové en 2013 (Le Blé). Il a été autrefois situé dans la partie nord du transept, a été retiré car il occultait une partie des fresques. L’orgue est placé dans une tribune spécialement créée à cet effet.