FRETEVAL est une ville de la région de Loire-et cher en France et qui en venant du carrefour de Fontaine et se dirigeant vers ORLEANS, le touriste ne peut s’empêcher, en passant sur les ponts qui enjambent le Loir, de lever la tête vers les ruines imposantes du vieux donjon qui dans l’axe même de la route domine le bourg et la vallée.
Mais l’histoire de la commune commence de nombreux siècles avant celle de son château. Situé dans une plaine alluviable très largement ouverte présentant, rive droite un versant Ouest aux pentes relativement douces, coupé de petites vallées dont l’une fût très tôt pénétrée par un axe de communication se dirigeant vers le MANS, et rive gauche un versant Est abrupt, la ville dut certainement à sa situation de carrefour et à la présence d’un gué permettant de franchir aisément le Loir, un peuplement ancien assez dense.
Deux dolmens et un menhir forment le maillon naturel entre les mégalithes situés en amont (BREVAINVILLE, MOREE, ST-HILAIRE) et ceux d’aval (PEZOU et ARSINES). Le menhir de ST-LUBIN-DES-PRÉS. entre le LOIR et l’étang, au NORD-EST du bourg dut servir de bornage au cimetière qui s’implanta non loin de là autour d’une sanctuaire très ancien. Le dolmen des Louettes très bien conservé se découvre en bordure d’un petit chemin que l’on peut emprunter, en allant du bourg vers Fontaine, à gauche avant de franchir la voie de chemin de fer. L’autre dolmen est là, tout près, dans une propriété privée, mais malheureusement profondément bouleversé.
Situé près du carrefour de Fontaine, occupant une grande partie du versant Ouest de la vallée,s’élevait un important ensemble gallo-romain, peut-être l’un de ces «conciliabula» comprenant théâtre, thermes et temple, qui furent construits entre Seine et Poitou et don nous retrouvons les traces à VERDES sur le plateau beauceron au Nord-Est, à ARSINES dans le val, aux portes de VENDOME. L’emplacement du théâtre n’a pu être déterminé, les thermes furent partiellement fouillés, mais c’est du temple qu’il reste le plus beau vestige. Cette tour que dans le pays on nomme tour de Grisset est cella d’un temple gallo-romain du second siècle dont la construction caractéristique présente encore une remarquable voûte en briques, ainsi qu’une succession d’arases en briques dans l’élévation de ses murs.
C’est là, et les recherches des spécialistes en font foi, le seul vestige intact d’un monument de ce genre dans toute l’Europe de l’Ouest. Cette tour mérite donc intérêt et considération. Au Nord et au Nord-Est du bourg, sur le territoire de l’ancienne paroisse de ST-LUBIN-DES-PRES, rattachée à FRETEVAL en 1811, plusieurs emplacements de cimetières mérovingiens furent découverts apportant la preuve d’un peuplement encore important à cette époque.
L’église dédiée à ST-LUBIN se situait non loin du passage du Loir à gué. En vis-à-vis sur la rive gauche se trouvait la chapelle Saint-Cyr dépendant de MOREE.
Vouloir raconter en quelques lignes l’histoire complète du château féodal, de FRETEVAL serait une gageure difficile à réaliser. De 1060/1080 date probable de la construction du donjon à 1425/1429 époque de sa destruction liée aux événements de la Guerre de Cent Ans, ce château qui couvrait plus de 4 hectares vécut à plusieurs reprises un destin national.
Dès l’origine de sa construction, en un endroit situé à la limite des comtés de BLOIS et de VENDOME, la contestation s’élève à son sujet. Y eut-il usurpation ? C’est bien un long sujet à traiter et qui dépasse le cadre d’un guide touristique.
Comme tous les « château de Marche », FRETEVAL, fut donc un lieu de bataille et de rencontre. Nous n’en retiendrons que trois dates:
-1154 Henri II Plantagenet se fait battre par, semble-t-il, la garnison du château.
-1194 Philippe Auguste, venant de VENDOME, est « accroché » près de FRETEVAL par Richard Cœur de Lion. Cette bataille, qui ne fut peut-être qu’une escarmouche, a marqué les esprits car le roi de France y perdit ses archives. De cette époque date la création d’un garde des Sceaux.
-1170 Entrevue de FRETEVAL entre le roi d’Angleterre Henri II, Plantagenet et l’évêque de Canterbery Thomas Becket, en présence de Thibault, Comte de BLOIS, entrevue qui se termine par la « Paix de FRETEVAL » du 24 juillet 1170. Quelques mois plus tard, le 29 décembre 1170, l’Archevêque était assassiné dans la nef même de sa cathédrale par quatre chevaliers français dont l’un Renaud FITZURSE était le propre fils du seigneur de FRETEVAL et dont un autre portait le nom de Hugues de Moreville.
La guerre de Cent Ans sera fatale à la forteresse qui jouera une dernière fois son rôle défensif contre « l’Anglais qui finit par être bouté dehors ».
Le château fut pris et repris puis finalement incendié vers 1427/1428.
Depuis quelques années, les ruines des trois enceintes et du donjon, de la chapelle seigneuriale ou de l’église paroissiale dédiée à St Victor (qui se dressent sur les quatre hectares du terrain couvert par le château sur la pointe d’un éperon naturel) sortent peu à peu de l’oubli et la végétation qui les envahissaient. Un chantier de fouilles archéologiques, officiellement agrée par les services compétents, maintient une activité scientifique sur le site, activité scientifique qui sera peu à peu relayée par une activité touristique.
Mais de FRETEVAL, il conviendra aussi de ne pas oublier son bourg qui fut fortifié et les derniers vestiges des fortifications : murailles ou tourelles, fossé et contrescarpe seront progressivement mis en valeur apportant un élément touristique supplémentaire à un site dont le charme est indéniable.
Au cours des nombreuses promenades que le touriste pourra entreprendre dans la campagne environnante, celui-ci ne manquera pas de jeter un regard sur le vieux manoir de Morville ou sur l’ancienne ferme fortifiée des Boulets.