Le Temple d’Artémis (la déesse grecque de la chasteté et de la chasse) à Éphèse, ou Temple de Diane chez les romains, appelé encore Artémision, est l’une des sept merveilles du monde antique. Sa construction débuta en 560 av. J.-C, et se termina en 440 av. J.-C. Ses architectes sont Ctésiphon (propriétaire de l’idée du Temple) Théodore de Samos et Metagenès.
Les ruines d’Éphèse se trouvent aujourd’hui près de la ville turque de Selçuk, à 50 kilomètres au sud d’Izmir. Ce temple est également considéré comme étant la première banque au monde car il était possible d’y déposer de l’argent et de le récupérer plus tard crédité d’un intérêt.
Historique
Un premier temple est construit sur le site même du temple d’Éphèse dans la deuxième moitié du VIIIe siècle av J-C. Il s’agit alors du plus ancien exemple de temple périptèral d’Asie Mineure.
Un siècle plus tard, une inondation détruit le temple et dépose plus d’un demi-mètre de sable sur le site. Selon Pline l’Ancien, le site a été sélectionné pour son caractère marécageux, comme précaution contre les tremblements de terre.
Le temple d’Artémis avait des dimensions colossales : 137,74 m de longueur sur 71,74 m de largeur et disposait d’une très riche décoration. Il est construit en marbre, avec une des rangée de colonnes qui ressemblait à une foret d’arbre, vu de son décor.
Il a attiré de nombreux marchands, rois et curieux, ainsi que de nombreux fidèles. Ce temple était également très respecté comme lieu de refuge, une tradition liée au mythe des Amazones, qui se seraient réfugiées sur le site du temple face à Héraclès et Dionysos.
Hélas, il fut incendié le 21 juillet 356 av J.C par Érostrate, qui voulait se rendre célèbre. Il fut arrêté, torturé et tué par les magistrats de la ville pour son acte.
Privé de certaines de ses œuvres d’art les plus célèbres par Néron, pillé par une expédition de Goths venus de la mer Noire vers 262 et endommagé par des tremblements de terre, le temple fut définitivement fermé par l’édit général de Théodose en 391.
En 401, il fut finalement détruit par une foule conduite par saint Jean Chrysostome, et les pierres du temple furent utilisées dans la construction d’autres bâtiments (certaines des colonnes de la mosquée de Sainte-Sophie appartiennent au temple). Justinien acheva de le démanteler en prélevant une partie de ses colonnes pour le palais impérial de Constantinople.
La redécouverte du temple
Edward Falkener, qui voyagea en Asie Mineure examina les ruines et publia ses hypothèses en 1862. Il avait identifié (avec raison) les ruines dans la vallée entre le Mont Pion et le Mont Coressus comme celles de la Porte de Magnésie.
Mais ce n’est qu’en 1869, après six ans de recherches, que le site du temple a été redécouvert par une expédition menée par le British Museum, dirigée par l’architecte et ingénieur anglais John Turtle Wood.
Malgré la découverte de plusieurs artéfacts et sculptures, il ne reste aujourd’hui qu’une seule colonne du temple à proprement parler! Wood découvrit les restes du temple le 31 décembre 1869, six mètres sous la surface de la terre! Il dégagea d’abord le pavement en marbre, puis les fondations du temple.
Plus tard, D. G. Hogarth et A.E. Henderson ouvrirent une nouvelle campagne de fouilles en 1905. Ils purent dégager les restes de trois temples antérieurs.
Depuis 1965, le site est fouillé par l’Institut d’archéologie de Vienne.
ce qui reste du temple aujourd’hui
Seuls quelques fragments de frise de l’abondante décoration en relief qui ornait à la fois les tambours inférieurs de colonnes et le parapet ont survécu. Le sujet du décor des colonnes semble avoir été une procession : certains des personnages semblent porter un panier ou une autre offrande ; les fragments montrent également du bétail et des chevaux. Le décor sculpté du parapet avait probablement plusieurs sujets différents : une procession de chars et de chevaux, un combat d’hommes en armes, des Amazones, des animaux, etc… qui permettent seulement de dire que les sculptures s’inscrivaient dans le style du centre et du nord de l’Ionie : forme de la tête, contours doux du visage, narines et lèvres charnues, léger sourire. Plusieurs des colonnes sculptées du temple postérieur ont été retrouvées ; elles sont actuellement conservées au British Museum.