Patrimoine de Nérac riche par sa nature et son histoire très animée par les différents évènements et guerres que la France a connus. Une nature bien garnie puisque dans son palmarès 2014, le Conseil National des Villes et Villages Fleuris de France a attribué trois fleurs à la commune au Concours des villes et villages fleuris
L’Athènes gasconne de la Renaissance
Nérac fut d’abord, sous le règne de Marguerite d’Angoulême et de Jeanne d’Albret, une capitale de l’Esprit, un foyer culturel et spirituel, accueillant notamment Clément Marot, qui y trouve « un asile plus doux que la liberté »et Calvin qui fait étape avant de rejoindre Genève. Mais Henri de Navarre, futur Henri IV, va transformer Nérac en véritable capitale politique. Il retrouve en août 1576 le château de son enfance et pendant six ans il vivra entouré d’une cour d’intellectuels et d’écrivains (Agrippa d’Aubignée, Duplessis, Ravignan), de diplomates et de chevaliers dans une ambiance de fête ou se mêlent joie de la table, chasse, musique et comédie italienne.
Pendant que son épouse, la reine Margot, fait aménager en promenade le parc de la Garenne s’affirme le futur « Vert Galant » qui séduisit fleurette, et dont la légende raconte qu’elle est morte d’amour, noyée dans la Baïse.
Une histoire riche et troublée
Durant le Moyen Age, ce pays est déchiré par de nombreux combats qui opposent les royaumes d’Angleterre et de France. C’est cependant un moment capital, au cours duquel de nombreux bourgs et villages sont édifiés.
Plus qu’une unité géographique, c’est l’Histoire qui a façonné l’identité du Pays d’Albret. Le peuplement commence au paléolithique, puis s’intensifie au néolithique, comme en témoigne le Musée archéologique de Nérac. Les ibères, puis les Celtes atteignent alors les bords de la Garonne. Les Nitiobroges aideront les Romains à lutter contre les Sotiates, peuple qui tenait le pays entre Garonne et Pyrénées.
Des villas romaines aux bastides
L’époque romaine est marquée par la construction, le long de la Garonne et de la Baïse, de villas à vocation agricole. La plus célèbre d’entre elles est la villa Bapteste, à Moncrabeau. Après les invasions barbares, au VIIe siècle, les Gascons s’installent. Plus tard, les cadets de Gascogne, célèbres mousquetaires du roi, porteront haut les couleurs de l’Albret. Durant le Moyen Âge, ce pays est déchiré par de nombreux combats qui opposent les royaumes d’Angleterre et de France. C’est cependant un moment capital, au cours duquel bourgs et villages sont édifiés. Exemple, Vianne avec ses rues au tracé orthogonal, ses remparts et sa place centrale à arcades. Nombre d’églises et de chapelles bâties à cette époque (XI1e et XIIIe siècles) constituent toujours un patrimoine roman de tout premier ordre et une invitation à visiter l’Albret
Un pays de tradition rurale
Au XVIIIe siècle, le pays d’Albret connaît la prospérité grâce à ses productions agricoles, destinées à l’exportation : le blé, le vin, le chanvre et le lin. Les minotiers du Néracais s’enrichissent avec l’apport du transport fluvial sur la Garonne et la Baïse. Péniches et gabarres transportent vers Bordeaux les blés et les farines du Néracais, les bouchons de liège de Mézin (voir le musée) et de Barbaste, les vins et l’eau-de-vie. De nombreuses écluses sont alors édifiées. Mais malgré la construction du canal latéral de la Garonne, de 1838 à 1856, établissant une jonction avec le canal du Midi, le chemin de fer remplace progressivement les bateaux dans la seconde moitié du XIXe siècle. A partir de la Première Guerre mondiale, le trafic diminue. En décembre 1952, une terrible crue détruit le système d’écluses, et la Baïse est déclarée voie non navigable. Les années 1990 seront celles du renouveau.
Si ce pays a connu quelques belles réussites industrielles – les verreries de Vianne, par exemple -, sa vocation est aujourd’hui essentiellement agricole. Villes et villages vivent au rythme des saisons, des activités agricoles, des foires et des marchés. A l’heure où la demande de territoires et de produits ancrés dans une tradition authentique se développe, le tourisme convivial et familial a trouvé ici une terre d’élection.