Fès ou Fez (en arabe Fas), ville du nord du Maroc, chef-lieu de province et préfecture urbaine, sur l’oued Fès. Située sur les routes commerciales qui relient l’océan Atlantique et la mer Méditerranée au sud du Sahara, Fès est un important centre de commerce et d’industrie (textile, minoteries, raffineries de pétrole, tanneries et savonneries). L’artisanat y est également très actif. Le fez, célèbre chapeau de feutre cylindrique et sans rebord, doit son nom à la ville dont il est originaire. La ville, dont les quartiers anciens sont classés patrimoine de l’humanité par l’Unesco, est un grand centre religieux et universitaire ainsi qu’un haut-lieu de l’architecture. On peut y admirer notamment la très belle mosquée Qarawiyin (IXe siècle), les remparts et le palais impérial.
Fès El-Bali, qui correspond au quartier le plus ancien de la ville, fut fondée en 809 apr. J.-C. par Idris II, et compte dès lors une importante communauté andalouse. Devenue une des premières villes du Maroc sous les Almoravides, elle s’agrandit sous les Mérinides (du XIIIe au XVe siècle), dont elle fut la capitale, avec la fondation de Fès el-Djedid. Au début du XXe siècle, la Convention de Fès (mars 1912) faisait du Maroc un protectorat français. Première capital du royaume en 808 avec Idriss II, puis deux fois encore, au XIIIème siècle avec les Mérinides et au XIXème siécle sous le règne de Moulay Abdallah, centre spirituel et culturel du Maroc traditionnel : Fès est une ville multiple, unique par sa splendeur. Outre la ville européenne construite après la première guerre mondiale, Fès se dédouble en Fès el Jédid (« la Nouvelle ») et Fès el Bali (« l’Ancienne »).En 818, plusieurs centaines de familles musulmanes, chassées d’Andalousie par les armées chrétiennes, s’installérent sur la rive droite de l’oued Fès. Sept ans plus tard, 300 familles kérouanaises s’établirent sur l’autre rive. Les arabes d’Andalousie apportèrent l’art et le savoir d’une civilisation à l’apogée de sa gloire. Le quartier des Andalous saisit par sa splendeur et par la profusion de ses édifices. Les palais rivalisent d’ornements : boiseries sculptées, bronzes ciselés, zelliges polychromes, moucharabiehs, colonnes et plâtres sculptés…
A deux pas, la porte monumentale de la mosquée des Andalous invite les fidèles au recueillement. Signalée par son minaret vert et blanc, la medersa el Sahrij (1321) semble ruisseler de sa luxueuse décoration. Toutes les médersas abritent une cour pavée de marbre ou d’onyx qu’on aperçoit par les portes entrouvertes comme un sanctuaire de lumière. Par une fenêtre s’échappent des voix d’enfants qui psalmodient. Qui prête l’oreille entend vibrer comme des cordes les liens qui unissent un peuple à sa culture, la terre au ciel, la matière à l’esprit. Aux Kérouanais, on doit l’imposante et splendide mosquée el Qaraouiyyîn, au scintillant toit de tuiles émeraude. C’est le plus ancien centre d’enseignement du monde occidental, avant Oxford et la Sorbonne et aujourd’hui encore l’un des principaux pôles intellectuels du Maghreb. Sa bibliothèque est l’une des plus vastes du monde, abrite 30 000 volumes et un superbe Coran du Ixème siècle. Fondée en 857 et agrandie jusqu’en 1317, elle demeure un acte de foi, un rêve de pierre et de ferveur.
Quand les Mérinides prirent le pouvoir au XIIIème siècle, ils trouvèrent Fès el Bali trop petite pour contenir les palais que méritait leur magnificence. Ils les construisèrent hors les murs et ajoutèrent jardins, mosquées, écoles coraniques, souks… C’est ainsi que naquit Fès la Nouvelle ou Fès el Jédid. La grande rue des Mérinides et la place des Alaouites en constituent le centre névralgique. Dar el-Makhzen, le palais royal aux portes dorées donne sur l’esplanade d’ou part la rue Bou Khessissat avec ses maisons de bois et de fer forgé.
A visiter :
Le « Dar el-Makhzen »
On accède au Palais Royal par la place des Alaouites. Un portail monumental, restauré à neuf, marque l’entrée officielle de ce domaine comprenant plusieurs palais aux décorations d’une grande finesse d’exécution, des places d’armes, une ménagerie, une koubba, une mosquée, une médersa et les jardins clos de Lalla Mina.
Bab Es-Seba
A l’extrémité nord de la Grande Rue se trouve Bab Es-Seba ou « porte des Sept », ainsi appelée en l’honneur des sept frères de Moulay Abdallah qui se sont succédés sur le trône au XVIIIème siècle. C’est à cet emplacement, en 1443, que le cadavre de l’infant Ferdinand du Portugal fut pendu nu pendant quatre jours. Son cercueil y resta exposé durant vingt neuf ans.
Les tombeaux saadiens
Découvert en 1917 puis restauré par le Service des Beaux-Arts, le mausolée abrite les corps d’une soixantaine de saadiens, dont el Mansour, ses successeurs et sa famille. L’édifice est composé de trois salles. La plus remarquable est la salle des douze colonnes où sont ensevelis Ahmed el Mansour, son fils et son petit-fils. Cette pièce centrale, avec ses colonnes de marbre d’Italie et sa coupole en bois de cèdre ouvragé, est un très bel exemple de l’art décoratif hispano-mauresque. A l’extérieur, se trouvent les tombes des soldats et serviteurs. Il est possible de se reposer dans le jardin de la nécropole, véritable hâvre de paix.
Médersa ben Youssef
La médersa ben Youssef est l’un des monuments les plus intéressants de la ville. Édifiée vers 1570 par les Saadiens, restaurée en 1960, cette école coranique est la plus vaste du Maghreb. Elle pouvait accueillir jusqu’à 900 étudiants répartis dans seulement 132 cellules! Fait inhabituel, ces chambres situées à l’étage possèdent des fenêtres donnant sur sept petites « courettes » intérieures. De plus, contrairement à la tradition architecturale arabo-andalouse, certaines de ses ouverture donnent sur la médina. La décoration est beaucoup plus classique et on ne manquera pas d’admirer les sculptures en bois de cèdre, zelliges et stucs qui ornent le monument.
Bab Bou Jeloud
Située à l’ouest de Dar El-Batha, cette porte d’enceinte s’ouvre sur Fès el-Bali. Construite au XIIe siècle, puis restaurée vers 1913, elle est en émail bleu (couleur de Fès) à l’extérieur et vert (couleur de l’Islam) sur la face intérieure.
Le Vieux Méchouar
Le Grand Talâa
La place en-Nejjarine
La médersa Bou Inania
La zaouïa de Moulay Idriss II
La Mosquée Karaouiyne
Les souks
La médersa el Atarin
La mosquée du quartier des Andalous